Comment arrêter d'être négatif ?
Plus on est négatif, plus on le devient, insiste notre psychologue.
Pessimistes, dévalorisantes et/ou fatalistes, les pensées négatives ont des impacts délétères sur les sphères de notre vie et peuvent même nuire à notre santé. Elles interfèrent avec notre travail, dégradent nos relations sociales et familiales, provoquent du stress et de l'anxiété, entravent la concentration, altèrent le sommeil et peuvent à terme nous isoler et réduire notre estime de soi à néant.
Le fait d'être négatif vient souvent de l'enfance, période pendant laquelle les réflexions des autres ou un quelconque traumatisme ont pu nous renvoyer une mauvaise image de nous et affecter le monde que l'on perçoit adulte. "Il peut aussi y avoir un aspect génétique : une personne qui a grandi avec un parent dépressif peut "hériter" de ce gène et avoir une tendance au pessimisme, nous explique Maïté Tranzer, psychologue clinicienne. Cela peut également provenir de l'environnement qui nous entoure (au travail par exemple) et des personnes négatives que l'on côtoie au quotidien. Sans s'en rendre compte, on va absorber leur énergie négative et succomber à notre tour à des pensées plus sombres."
Problème : plus on est négatif, plus on le devient, notre cerveau s'habitue naturellement à voir les choses négativement. "Le fait d'être négatif devient un mécanisme de défense : on va vouloir anticiper les choses par volonté de les contrôler. Il y a aussi une forme de complaisance par le négatif, avec parfois une recherche de victimisation et d'attention derrière", poursuit notre interlocutrice. Mais heureusement on peut arrêter d'être négatif. "Déjà, il faut en prendre conscience. Il faut identifier les idées négatives et comprendre ce qui se cache derrière. On va essayer d'avoir un regard objectif sur soi, sans être dans un auto-jugement", insiste Maïté Tranzer. Par exemple si on se dit "Mon entretien de demain va mal se passer, je vais perdre mes moyens", on va prendre du recul émotionnel, mettre du rationnel et de l'objectivité pour transformer cette pensée automatique en pensée neutre "J'ai préparé mon entretien, je connais mon sujet, il n'y a aucune raison que cela se passe mal" puis positive "Je vais faire preuve de sérieux et de professionnalisme, je vais tout faire pour les impressionner".
Ce travail introspectif passe aussi par une forme de gratitude et de revalorisation de soi pour reconditionner son cerveau à tourner les choses vers le positif, casser les schémas automatiques et sortir de son prisme. Par exemple, on peut faire un exercice très simple le soir avant de s'endormir qui consiste à identifier trois choses positives qui se sont passées au cours de la journée ("j'ai fait telle chose, ça m'a valorisé ou ça a apporté du positif à telle personne..."), à les noter sur un carnet ou à verbaliser pour en prendre véritablement conscience et les ancrer dans notre cerveau.
Il faut aussi savoir s'entourer des bonnes personnes, celles qui vont être valorisantes, bienveillantes, solaires et qui vont déteindre positivement sur nous. Mais aussi limiter les sources de négativité comme les médias, chaînes de télévision anxiogènes ou les alertes smartphones d'informations toxiques. On peut aussi se faire aider par des séances de méditation en pleine conscience, de sophrologie ou aller consulter un psychologue pour extérioriser ce qui nous pose problème et stopper les ruminations négatives et les pensées limitantes. Avoir un état d'esprit positif ne se fait pas du jour au lendemain, cela passe par la mise en place d'un tas de petits réflexes. "C'est OK de percevoir des choses négatives ou de ressentir des émotions négatives. En revanche, ça devient problématique si on ne fait pas l'effort d'aller au-delà ou pire, si on décide de les alimenter", conclut notre experte.