Comment ne pas paniquer lors d'un mouvement de foule ?
Il y a un mot d'ordre essentiel nous apprend la psychologue.
Transports en communs, concerts, évènements sportifs (comme les JO), manifestations... Les bains de foule peuvent être une véritable source d'angoisse chez les personnes atteintes d'ochlophobie. Cette peur de la foule survient dans les lieux avec beaucoup de monde. Elle ne doit pas être confondue avec l'agoraphobie qui caractérise la peur d'avoir une attaque de panique et de ne pas trouver de secours immédiat, dans un lieu bondé, mais également dans un lieu vide de monde.
La peur de la foule nait généralement d'une première attaque de panique dans un environnement bondé. "Cette dernière peut être vécue tellement intensément que l'organisme la code comme dangereuse. Un conditionnement se produit alors entre la situation et la sensation" nous explique Sonia Hidalgo, psychologue, neuropsychologue et psychothérapeute. Lorsque la personne se retrouve à nouveau dans une telle situation -comme le bain de foule- son cerveau va détecter un danger et déclencher les symptômes de la crise d'angoisse :
- Accélération du rythme cardiaque
- Transpiration
- Envie de vomir
- Tremblements
- Tête qui tourne
- Sensation de chaleur
- Difficulté à respirer
- Sensation d'avoir les jambes coupées/engourdies
- Sensation de paralysie d'un côté
- Pensées irrationnelles : "Je vais m'évanouir", "Je vais devenir fou", "Je vais mourir"...
"Certaines personnes peuvent aussi se mettre à pleurer, surtout les jeunes" observe la psychologue. Ces symptômes provoquent chez la personne concernée une envie de s'échapper de la situation. Mais lors d'un mouvement de foule, l'impossibilité à fuir déclenche à son tour une intensification des symptômes, vécus comme potentiellement mortels.
Pour aider ses patients atteints de la peur des foules, Sonia Hidalgo utilise la thérapie cognitive et comportementale. Son mot d'ordre est : "Eviter d'éviter." Se dérober de certaines situations par crainte de vivre un nouveau moment de panique ne permet pas d'apprendre au cerveau qu'il n'y a aucun danger. "Cela maintient le problème, voire l'aggrave et l'étend à d'autres situations", ajoute la spécialiste. "On va alors choisir une situation qui n'est pas trop angoissante, y exposer la personne, laisser venir la panique et attendre qu'elle redescende. Lorsque cette situation n'est plus problématique on passe à une situation d'intensité supérieure et on répète le même procédé." Petit à petit, le mécanisme d'habitude se fait, jusqu'à ce que l'angoisse soit acceptable, voire même qu'elle disparaisse. Et pour gérer une crise de panique au beau milieu d'une foule, la psychologue a aussi une solution.
Elle recommande la cohérence cardiaque. L'objectif est de rétablir un rythme respiratoire de 6 à 8 cycles par minute. "Pour cela il faut prendre de grandes inspirations en gonflant le ventre, bloquer pendant 2 à 3 secondes, expirer par la bouche le plus longtemps possible, bloquer à nouveau pendant 2 à 3 secondes et répéter pendant une vingtaine de minutes au moins." Cette technique permet au corps de se calmer et d'atténuer petit à petit les symptômes de l'angoisse.