Les symptômes sournois d'un début de burn out

Le burn out résulte d'une accumulation prolongée de stress à laquelle l'organisme ne parvient plus à s'adapter. Il débute sans que l'on s'en rende compte.

Les symptômes sournois d'un début de burn out
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Des mois voire des années durant, on s'investit dans un travail qui nous passionne, sans réaliser que ce surinvestissement professionnel empiète sur notre vie privée et notre bien-être. "Au fil du temps, la crainte de mal faire son travail et de devenir moins performant prend de l'ampleur, nous conduisant à en faire davantage", commente Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne. Le stress se mue en anxiété, jusqu'au jour où l'on s'effondre. Un matin, on s'éveille et on est dans l'incapacité de se lever pour se rendre au travail. Voici les tout premiers signes d'alerte de cet épuisement qui caractérise le "burn out" :

Une fatigue intense : on se sent exténué en permanence, ni les siestes ni les longues nuits de sommeil ne suffisent à récupérer. 

Des tensions musculaires, vertiges, maux de tête, infections fréquentes et troubles digestifs 

Une hypervigilance : on anticipe en permanence de potentiels dangers, notre cerveau est en état d'alerte perpétuel

Des difficultés pour s'endormir, des insomnies, des réveils fréquents et intempestifs la nuit

Une sédentarité/oisiveté : la moindre activité physique est devenue un effort insurmontable 

Une grande irritabilité et une perte de confiance en soi liée à un sentiment de dévalorisation

Un isolement : le burn out provoque une perte d'intérêt pour ses proches et sa vie privée en général. 

Que faire avant que ça n'empire ? 

"Le burn out est très difficile à détecter. Toutefois, lorsque notre travail nous prend beaucoup de temps et d'énergie, il est primordial d'adopter un certain nombre de mesures préventives", indique la psychologue clinicienne. Parmi elles : 

  • Dresser une liste des tâches prioritaires et apprendre à déléguer 
  • Se fixer des objectifs réalistes et des limites 
  • Réfléchir à son volume de travail avant d'accepter une nouvelle mission. Il est essentiel de pouvoir  dire non lorsque l'on est déjà surchargé de travail 
  • Éviter de comparer ses performances à celles de ses collègues 
  • Prendre du temps pour soi et faire des pauses durant la journée 
  • Couper avec le travail en rentrant chez soi : on attend le lendemain pour consulter ses mails 
  • Écouter son corps : palpitations, fatigue intense, stress, courbatures, troubles du sommeil ou encore digestion difficile sont autant de signes qui doivent inciter à ralentir le rythme. 

Les personnes perfectionnistes, ambitieuses et très impliquées sont les plus à risque

"Si on parvient à se rendre compte de ce glissement vers l'épuisement professionnel, il va falloir chercher à cadrer ses horaires de travail, à adapter le comportement de sa hiérarchie et des équipes afin qu'ils apprennent à réguler les envois de mails, les sursollicitations et le fait de décharger leur travail sur nous", conseille notre interlocutrice. Dans le même temps, il est indispensable de prendre du temps pour soi, d'accepter que la sphère professionnelle ne doit pas remplir toute la vie, qu'il est aussi important  d'investir les sphères sociale et privée tout en menant une réflexion sur ce qui nous conduit à surinvestir la sphère professionnelle : un besoin de reconnaissance, un besoin de validation, un syndrome de l'imposteur ? Les personnes perfectionnistes, ambitieuses et très impliquées dans leur travail étant les plus à risque de faire un burn out, elles doivent se monter particulièrement attentives à leurs conditions de travail.