Peur de l'abandon : signes typiques, effets en couple

La peur pathologique d'être abandonné(e) par autrui, la crainte permanente d'être rejeté(e), délaissé(e), le désir obsessionnel de plaire... Ces signes sont souvent la manifestation de la peur de l'abandon. "C'est une des blessures les plus courantes et virulentes de notre société actuelle" introduit d'emblée Catherine Demangeot, psychothérapeute. Activée très tôt dans l'enfance, cette peur de l'abandon pèse sur le quotidien de la personne qui en souffre et détériore ses relations avec autrui. Quels sont les signes de la peur de l'abandon ? Quelles sont les causes ? Quels effets sur le couple ? Comment se libérer de la peur de l'abandon ?

Définition : c'est quoi la peur de l'abandon ?

La peur de l'abandon désigne un sentiment permanent d'insécurité face à l'angoisse d'être délaissé(e) par ses proches. Si la solitude et l'isolement peuvent être ressentis par tout le monde, la névrose d'abandon se caractérise par une forme d'avidité affective. "Ce sont des personnes qui ont un besoin insatiable d'être sécurisé en amour. Seules 20 % des personnes en France sont sécurisées au point de vue affectif. Pour les autres, l'expérience répétée du manque construit des personnalités dites à trous affectifs" indique Catherine Demangeot, psychothérapeute. L'abandon est une blessure silencieuse et passive. "Les abandonniques font en général tout ce qu'ils peuvent pour se la cacher à eux-même et aux autres à cause de la honte qu'ils ressentent" ajoute la psychothérapeute.

La peur de l'abandon commence dans l'enfance

La peur de l'abandon dans son sens pathologique puise sa source dans les séquelles d'un manque d'amour. "Cette blessure est éveillée chez l'enfant dès son plus jeune âge, avant ses 3 ans. Ce sont généralement des adultes qui ont été confrontés dans leur enfance à trop d'absences répétées ou au contraire à une sur-présence dont résulte un besoin de fusion, poursuit la psychothérapeute. Ils n'ont pas forcément fait l'expérience d'un abandon réel mais ils ont souffert d'un manque de disponibilité affective de la part de leur famille. Parfois, la peur de l'abandon est latente et se réactive lors d'une dépression."

Les signes de la peur de l'abandon quand on est adulte

Elles s'abandonnent elles-mêmes en cherchant à tout faire pour plaire.

Les personnalités atteintes de la peur de l'abandon se dénaturent pour plaire et satisfaire à ce qu'ils pensent que leur entourage attend d'eux. "Elles s'abandonnent elles-mêmes en cherchant à tout faire pour plaire, être accepté et aimé par autrui. Les abandoniques portent un masque relationnel et n'osent jamais être eux-mêmes" souligne notre experte.

►Ce sont des gens qui ne vivent pas dans le présent, ruminent constamment le passé et anticipent le futur.

► Ce sont des personnes qui se dévalorisent en permanence, culpabilisent énormément et ont un grand sentiment de déception.

► Ils sont plus sujets aux symptômes dépressifs et à une grande fatigue.

► Dans certains cas, on observe des scarifications.

► Ils n'écoutent généralement pas les symptômes physiques (signes de l'anxiété, tensions corporelles) que le corps manifeste pour les alerter.

► Ce sont des personnes coupées de leur propre ressenti émotionnel

La peur de l'abandon est un frein au couple

Les "abandoniques" souffrent d'une problématique de l'engagement liée à une peur irrationnelle d'être abandonné ou d'abandonner autrui. "Ils ont également tendance à s'oublier au profit de leur partenaire, persuadés de ne de pas être dignes d'être aimé. Ce qui peut conduire à des abus et des rapports de domination. D'autre part, les personnalités atteintes d'une peur de l'abandon sont parfois très voire trop exigeantes vis-à-vis de leur partenaire. Ils sont perfectionnistes, recherchent la relation parfaite, libre et fusionnelle à la fois. En recherchant cette relation qui n'existe pas, ils se protègent de l'abandon mais entretiennent le sentiment d'échec" développe Catherine Demangeot.

Pour se libérer : thérapie, méthode TRE

Se libérer de la peur de l'abandon passe par un cheminement et un travail sur soi. "Une thérapie avec un professionnel permet de construire une relation de confiance pérenne dans le temps au sein de laquelle le patient pourra oser se dévoiler et exprimer sa véritable personnalité. En faisant l'expérience de cette relation, on lui montre qu'il peut vivre cette expérience à l'extérieur du cabinet" préconise la psychothérapeute.

Le patient doit apprendre à laisser une personne s'approcher et entrer dans son intimité en se libérant de cette peur obsessionnelle d'être quitté. Il est également indispensable d'abaisser son niveau de stress. "La méthode TRE est particulièrement efficace pour réduire le stress avant de se lancer dans le travail de psychothérapie" soutient Catherine Demangeot. La méditation aide aussi à apaiser ses angoisses.

Merci à Catherine Demangeot, thérapeute et psychothérapeute.