Lucky Girl Syndrome : comment devenir (enfin) chanceuse ?

Si vous êtes une habituée de TikTok, vous n'êtes probablement pas passée à côté de la tendance "Lucky Girl Syndrome". Devenue virale, la méthode promet de nous rendre plus chanceuses au quotidien, parfois en 30 jours. Mais gare à la positivité toxique !

Lucky Girl Syndrome : comment devenir (enfin) chanceuse ?
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Qu'est-ce que le Lucky Girl Syndrome ? 

Avec plus de 400 millions de vues sur TikTok, impossible de passer à côté du Lucky Girl Syndrome, le "syndrome de la fille chanceuse" en français . Cette méthode miracle permettrait d'attirer la chance en s'autopersuadant. "Il s'agit d'une trend véhiculée par la génération Z sur le réseau social. Elle suggère que vous pouvez obtenir les choses que vous souhaitez, si vous vous persuadez qu'elles vous appartiennent déjà", explique Kimberly Vered Shashoua, thérapeute. Pour la spécialiste, il s'agit d'un nouveau nom donné à la loi de l'attraction (et à la loi de l'assomption), une croyance qui veut que nos pensées aient une influence sur nos vies. "L'idée est la même, si ce n'est que le Lucky Girl Syndrome vise souvent les plus jeunes", poursuit-elle. Selon la thérapeute, les pensées magiques ont toujours existé. "Il y a tellement d'incertitude, en ce moment, qu'elles donnent l'impression que nous contrôlons nos vies. Ainsi, il est presque normal que les gens soient attirés par cette méthode", explique-t-elle à propos de l'engouement pour la pratique. 

En quoi ça consiste ? Comment avoir plus de chances ?

La clé du succès repose sur la répétition d'affirmations positives. Sur TikTok, l'utilisatrice @soulcialbohemia conseille, par exemple, de répéter fréquemment des phrases telles que "Je me sens chanceuse", "Tout me sourit", "J'ai beaucoup de chance", " Ma vie est bien remplie", ou encore "Tout va bien". Une autre explique que verbaliser des "mantras" positifs et visualiser ses objectifs aurait changé sa vie. "J'ai compris qu'il était important que ça devienne un état d'esprit. J'ai commencé par visualiser un nouveau groupe d'amis, un appartement et un nouveau travail. Tout est ensuite arrivé très vite", explique celle qui le pratique quotidiennement, comme une routine.

Attention à la positivité toxique !

Est-ce que ça rend plus heureux ?

À l'image de la loi de l'attraction, le Lucky Girl Syndrome permet de poser des intentions. Sur le papier, cela peut donc être bénéfique et rendre plus heureux. Kimberly Vered Shashoua souhaite néanmoins nuancer. "Il n'a jamais été prouvé que la Loi de l'attraction, la Loi de l'assomption ou le Lucky Girl Syndrome existent, au-delà des anecdoctes. Si le Lucky Girl Syndrome était efficace, nous serions tous en mesure de le tester et d'en apporter la preuve, ce qui n'est pas le cas", détaille la thérapeute. "De plus, de nombreuses personnalités telles que Napoleon Hill et Rhonda Byrne - qui ont fait la promotion de ces méthodes - ont depuis été accusées d'être des charlatans", conclut-elle. 

Quels sont les limites et risques de cette méthode ?

Le Lucky Girl Syndrome aurait de nombreux inconvénients, dont la positivité toxique. "Il s'agit d'une croyance selon laquelle on doit toujours être positif, même si cela signifie ignorer la réalité", souligne la thérapeute. "Le Lucky Girl Syndrome suggère qu'on devrait supprimer nos pensées ''négatives'' ce qui n'est pas sain. Si nous sommes en mauvaise posture, nous ne pouvons pas les ignorer, car ça reviendrait à nous mentir à nous même. Les recherches ont d'ailleurs démontré que lorsque nous n'affrontons pas la réalité, et que nous répétons des choses que nous savons fausses, nous nous sentons encore plus mal", précise-t-elle. Selon elle, imaginer que nos pensées contrôlent notre vie culpabilise et a des effets néfastes. "Si les choses tournent mal, si nous perdons notre emploi, si nous faisons une dépression ou si notre animal de compagnie est malade, par exemple, nous pourrons avoir tendance à penser que ces événements sont arrivés à cause de nous et de nos pensées", prévient Kimberly Vered Shashoua. Cela renforcerait un sentiment de honte, de déni et de culpabilité qui pourrait avoir des conséquences surtout lorsqu'il s'agit de la santé. "Si on souffre de dépression, par exemple, se fier à de telles pensées peut amener à ignorer les symptômes, à ne pas voir de thérapeute et à ne pas accéder à un traitement médicamenteux". 

Merci à Kimberly Vered Shashoua, thérapeute.

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