Dépistage IST : gratuit, sans ordonnance, comment ça se passe ?

Face à la hausse des infections sexuellement transmissibles (IST) en France, le ministère de la Santé annonce la possibilité d'être désormais dépisté gratuitement en laboratoire.

Dépistage IST : gratuit, sans ordonnance, comment ça se passe ?
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Rapports sexuels non protégés, partenaires multiples... Les infections qui se transmettent par voie sexuelle augmentent en France et peuvent avoir des conséquences dramatiques pour les femmes et les hommes (stérilité, Sida). Aussi le ministère de la Santé autorise depuis le 1er septembre 2024 un dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) à la demande du patient et sans ordonnance, pris en charge par l'assurance maladie à 100% pour les moins de 26 ans et à 60% pour le reste de la population (les mutuelles peuvent intervenir sur le reste à charge). L'arrêté du 8 juillet 2024 fixe la liste des infections sexuellement transmissibles pouvant être dépistées en laboratoire de biologie médicale et les modalités de ces dépistages.

Jusqu'ici, seul le dépistage du virus du Sida (VIH) était possible sans ordonnance (depuis le 1er janvier 2022). Désormais, tous les hommes et toutes les femmes quel que soit leur âge peuvent se rendre librement dans un laboratoire d'analyse et demander à être dépistés pour les IST suivantes (en plus du VIH) : 

  • chlamydia trachomatis,
  • gonocoque,
  • syphilis
  • et hépatite B

Au laboratoire, le patient doit remplir un auto-questionnaire. Celui-ci permet au biologiste de l'orienter vers les dépistages les plus pertinents et les modalités d'auto-prélèvement les plus adaptées (prélèvément vaginal, urinaire...), au regard de ses pratiques sexuelles. 

En cas de résultat positif à une ou plusieurs IST, le biologiste médical informe directement le patient par appel téléphonique ou lors de sa venue et l'oriente vers les professionnels de santé les plus appropriés : médecin généraliste, sage-femme, CeGIDD ou structure hospitalière. Les comptes-rendus des résultats, qu'ils soient positifs ou négatifs, incluent des messages de prévention en santé sexuelle (risque de grossesse, risque de transmission d'infections sexuellement transmissibles aux partenaires...).

Pour information, entre 2020 et 2022 le taux d'incidence des infections à Chlamydia trachomatis a augmenté de 16 %, celui des gonococcies de 91% et celui de la syphilis de 110 % en France métropolitaine. "C'est une très bonne mesure. On a l'expérience du test VIH sans ordonnance, c'est globalement une réussite" a commenté le Pr Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon à Paris et vice-président de la Société française de lutte contre le sida, sur le site Medscape.

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