
Très pris après 60 ans, ce médicament pour dormir fait perdre la mémoire
Son usage est trop banalisé, alertent les autorités sanitaires.
Ne pas réussir à dormir est un problème qui touche toute la population. Les jeunes et les plus âgés. Quand on a tout essayé, le recours à des médicaments "plus lourds" apparait comme la solution miracle pour enfin retrouver le sommeil. Le sommeil est essentiel pour être en bonne santé physiquement et mentalement. Moins on dort, plus le moral est mauvais. Ce problème de sommeil est particulièrement fréquent quand on vieillit. Aussi, les "séniors" sont la cible d'une nouvelle campagne de prévention lancée le 10 avril par l'Agence du médicament.
Le but de cette campagne est de "favoriser le bon usage des médicaments indiqués dans le traitement de l'anxiété et de l'insomnie sévères" explique l'autorité avant de rappeler que s'ils sont efficaces, "ces médicaments ne sont pas sans risques". Les principaux risques reconnus par les autorités sanitaires sont les troubles de la mémoire (amnésie), une somnolence et des réactions psychiatriques dites paradoxales (nervosité, agitation). "Chez les personnes âgées, elles peuvent être également à l'origine d'autres types d'effets indésirables graves tels que des chutes et des troubles cognitifs" précise l'ANSM.
Les plus de 65 ans sont les plus consommateurs de ces médicaments appelés "benzodiazépines". Chez eux, les prescriptions sont souvent longues, "trop longues" selon l'ANSM qui conseille de ne pas dépasser 3 semaines de prise dans le cadre de l'insomnie et 12 semaines contre l'anxiété. Commercialisées depuis les années 60, les benzodiazépines sont des molécules qui agissent sur le système nerveux central. Une vingtaine sont disponibles en France :
► Contre l'insomnie : Estazolam (Nuctalon), Loprazolam (Havlane), Lormétazépam (Noctamide et ses génériques), Nitrazépam (Mogadon)
► Contre l'anxiété : Alprazolam (Xanax et ses génériques), Bromazépam (Lexomil et ses génériques), Clobazam (Urbanyl et Likozam), Clorazépate potassique (Tranxène), Diazépam (Valium et ses génériques), Loflazépate d'éthyle (Victan), Lorazépam (Temestra et génériques), Nitrazépam (Mogadon), Oxazépam (Seresta et génériques), Prazépam (Lysanxia et génériques).
► Médicaments apparentés aux benzodiazépines : Zolpidem (Stilnox et ses génériques), Zopiclone (Imovane et ses génériques)
Ces médicaments doivent rester une "aide temporaire" martèle l'ANSM. Il ne faut jamais prendre plusieurs benzodiazépines en même temps car leurs effets indésirables peuvent se cumuler. Les autorités sanitaires rappellent que pour traiter l'insomnie, il existe des solutions non médicamenteuses comme pratiquer une activité physique, diminuer la durée des siestes en journée et diminuer l'exposition au bruit, à la lumière, aux écrans. Ne pas hésiter à demander conseil au pharmacien ou au médecin pour mettre en place d'autres solutions et refaire un point sur les posologies.