Trop dangereux, le Tramadol et la codéine passent sur ordonnance "sécurisée"

La mesure entrera en vigueur le 1er décembre 2024, annonce l'Agence du médicament dans un communiqué.

Trop dangereux, le Tramadol et la codéine passent sur ordonnance "sécurisée"
© 123rf-gballgiggs

Les risques associés à la prise de ces médicaments antidouleur ne cessent de croître et l'Agence nationale du médicament (ANSM) reconnait dans un communiqué du 26 septembre que les mesures prises jusqu'ici "n'ont pas permis de réduire suffisamment les mésusages". 

Ils sont efficaces pour réduire la douleur, aucun doute là-dessus, mais leur prise est parallèlement associée à des risques "importants de dépendance, d'abus et de surdosage". Ces méfaits peuvent survenir rapidement chez n'importe quel patient. Aussi l'ANSM a décidé de restreindre encore l'utilisation de ces opioïdes. Elle avait déjà imposé leur prescription sur ordonnance, la réduction de leur durée de prescription et même demander aux industriels qui les commercialisent de mettre sur le marché des boîtes contenant moins de comprimés.

Pour sécuriser davantage leur utilisation et réduire les risques de ces médicaments, l'ANSM annonce ainsi qu'ils devront être prescrits sur une ordonnance "sécurisée" à partir du 1er décembre 2024. Les ordonnances dites "sécurisées" ont vu le jour par le décret n°99-249 du 31 mars 1999 et répondent à des "spécifications techniques" que l'on ne retrouve pas sur les ordonnances classiques. Concrètement, une ordonnance sécurisée ne peut être vierge. Sa pré-impression indique l'identification nominative du médecin prescripteur (avec un moyen de le contacter) et l'identité du destinataire de l'ordonnance (qui n'est pas le patient mais l'établissement délivrant le médicament) avec son adresse et son appartenance à une profession de santé. Le médecin doit indiquer en toutes lettres le nombre d'unités thérapeutiques par prise, le nombre de prises et le dosage. Ce type d'ordonnance réduit le risque de falsifications.

Les antalgiques opioïdes ciblés par ces nouvelles décisions sont le Tramadol et la codéine. "Nous alignons également la durée maximale de prescription de la codéine sur celle du tramadol : ces médicaments ne pourront pas être prescrits plus de trois mois (12 semaines) sans nécessiter une nouvelle ordonnance sécurisée" annonce l'ANSM. Ces mesures concernent également la dihydrocodéine. Pour rappel, le tramadol et la codéine peuvent être présents dans des médicaments seuls ou en association avec d'autres substances, telles que le paracétamol ou l'ibuprofène. Les médicaments contenant du tramadol ou de la codeine sont indiqués dans le traitement des douleurs modérées à sévères et certains médicaments contenant de la codéine sont indiqués dans le traitement des toux sèches gênantes. Les prescriptions établies avant le 1er décembre demeureront valables jusqu'à leur terme.

Quand on utilise des médicaments contenant du tramadol ou de la codéine, il faut respecter à la lettre la posologie, la durée de traitement et l'intervalle entre les prises. N'arrêtez pas brusquement votre traitement pour éviter des effets secondaires liés au sevrage. Ne proposez jamais votre traitement à une personne de votre entourage, même si elle vous semble avoir des symptômes similaires aux vôtres. Si une personne (enfant ou adulte) a ingéré du tramadol ou de la codéine qui ne lui était pas destiné, contactez immédiatement un centre antipoison ou un service d'urgence : 15 (Samu), 18 (pompiers) ou 112. Si vous ressentez des effets indésirables liés à la prise de ces traitements, consultez votre médecin traitant et déclarez-les sur le portail des signalements.