Liés à un risque accru de cancer de la thyroide, ces médicaments sont mis hors de cause (mais restent sous surveillance)
Une étude française a mis en évidence un lien entre la prise de certains médicaments et un risque majoré de cancer de la thyroïde. Pour l'Agence européenne du médicament, ce lien n'est pas "établi".
Une étude française publiée début 2023 a suggéré un possible lien entre l'utilisation de médicaments prescrits contre le diabète, l'obésité voire le surpoids et un risque "accru" de cancers de la thyroïde, en particulier après 1 à 3 ans de traitement. Aux Etats-Unis, l'agence du médicament (Food & Drug Administration) contre-indique ces médicaments chez les personnes qui ont des antécédents personnels ou familiaux de cancer médullaire de la thyroïde ou qui présentent une maladie héréditaire de la thyroïde appelée "néoplasie endocrinienne multiple de type 2 (NEM2)". Ce n'est pas le cas en France. Aussi, l'Agence nationale du médicament (ANSM) a demandé au comité de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne des médicaments (EMA d'évaluer le signal de sécurité émis par l'étude française.
Le 3 novembre, l'ANSM informe sur son site que "les données disponibles ne permettent pas d'établir à ce jour un lien entre la prise de médicaments de la classe des analogues de GLP-1 (glucagon-like peptide-1) et la survenue de cancers de la thyroïde". Les analogues de GLP-1 sont utilisés pour traiter le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, en complément d'un régime alimentaire et d'une activité physique. Certains médicaments sont autorisés pour le traitement de l'obésité et du surpoids sous certaines conditions.
Quels sont les médicaments concernés ?
En France, les produits concernés sont :
- liraglutide (Victoza, Saxenda, Xultophy),
- semaglutide (Ozempic),
- exenatide (Bydureon, Byetta),
- dulaglutide (Trulicity).
Pour parvenir à ses conclusions, le PRAC a examiné les données de la littérature publiée, y compris d'autres études observationnelles ainsi que les données cumulatives qui comprennent des données non cliniques, cliniques, et post-commercialisation. Suite aux conclusions de l'Agence européenne du médicament, la notice du médicament et le RCP (résumé des caractéristiques du produit) restent inchangés. L'agence du médicament en France précise que "le risque de cancers de la thyroïde reste étroitement surveillé dans l'attente de nouvelles données".