Douleur musculaire : ce médicament expose à des réactions allergiques graves mais reste commercialisé

Vendu dans les pharmacies françaises, ce myorelaxant dont l'efficacité est jugée "incertaine" exposerait à des réactions allergiques graves.

Douleur musculaire : ce médicament expose à des réactions allergiques graves mais reste commercialisé
© Jo Panuwat D - stock.adobe.com

Plus disponible en crème mais toujours en comprimés. Le myorelaxant Lumirelax® (méthocarbamol) commercialisé par le laboratoire Juvisé Pharmaceuticals et indiqué en cas de douleur articulaire et de contracture musculaire, exposerait à des réactions allergiques graves comme des angiœdèmes et des chocs anaphylactiques. Il reste pourtant disponible sur le marché français, souligne la revue Prescrire en octobre 2023. Pour la revue médicale indépendante, il faut arrêter sa commercialisation pour protéger les patients. A cause de ces effets indésirables graves et d'une efficacité jugée "incertaine" sur les contractures musculaires douloureuses, Prescrire a inscrit ce médicament sur la liste des médicaments à écarter des soins depuis 2013. "Ce médicament peut entraîner des manifestations de type allergique [...] Si vous ressentez un quelconque effet indésirable, parlez-en à votre médecin ou votre pharmacien", peut-on lire sur la notice du médicament

"Ne pas dépasser une durée de traitement de 8 jours"

► En 2019, une des commissions de l'Agence française du médicament (ANSM) en charge de la réévaluation des médicaments conclut à une balance bénéfices-risques défavorable des comprimés de méthocarbamol. Concernant la crème, 4 membres de la commission se prononcent pour le retrait du marché, 1 membre contre, et 4 membres s'étaient abstenus. Malgré tout, l'ANSM et la firme font le choix de laisser le méthocarbamol sur le marché.

► Mi-2022, l'ANSM informe d'une restriction d'utilisation du méthocarbamol aux situations où " la réponse aux traitements non médicamenteux et médicamenteux de première intention s'avère insuffisante", et de la forme crème aux patients âgés de 15 ans et plus, étant donné les risques d'accidents neurologiques de type convulsions chez le nourrisson et chez l'enfant". Suite à cette alerte, la dispensation de la crème se fait uniquement sur prescription médicale, comme c'était déjà le cas pour les comprimés. Aussi, il est préconisé de ne pas dépasser une durée de traitement de 8 jours que ce soit pour la crème ou les comprimés. 

► Mi-2023, la crème Lumirelax®, contenant du méthocarbamol, n'est plus disponible sur le marché français, sa commercialisation ayant été arrêtée en raison de "difficultés industrielles" par Juvisé Pharmaceuticals, empêchant la reprise de la production de ces spécialités. Les comprimés restent eux toujours disponibles.