Bientôt un médicament pour manger tout ce que l'on veut sans grossir ?

Des scientifiques américains ont développé un nouveau médicament, encore au stade expérimental, permettant de ne pas grossir et de protéger le foie même dans le cas d'une alimentation grasse et sucrée.

Bientôt un médicament pour manger tout ce que l'on veut sans grossir ?
© annanahabed - stock.adobe.com

Encore au stade expérimental, un nouveau médicament serait capable de limiter la prise de poids même dans le cas d'une alimentation riche en sucres et en graisses, révèlent des chercheurs de l'Université de Santé et de Science du Texas de San Antonio aux Etats-Unis dans une étude publiée dans la revue Cell Reports. Ce traitement dit "à petites cellules", que les chercheurs ont baptisé CPACC, permettrait même de protéger le foie des toxiques en diminuant l'accumulation de graisses dans le foie, limitant ainsi le risque de stéatose hépatique.

Limiter l'entrée de magnésium dans les cellules

Le mécanisme d'action est simple à comprendre : le médicament limiterait l'entrée du magnésium dans les mitochondries, les parties des cellules chargées de générer de l'énergie et de brûler des calories. Les priver de ce "carburant" permettrait donc de limiter les anomalies mitochondriales, impliquées dans l'apparition de diverses maladies métaboliques induites par l'alimentation notamment le diabète, l'obésité et les maladies cardiovasculaires. Le magnésium est un minéral certes important dans le maintien de la santé et permet notamment de réguler la glycémie et la tension artérielle. Mais trop de magnésium dans le corps ralentirait la production d'énergie, indispensable pour brûler des calories. 

Les souris privées de ce gène ne prenaient pas de poids malgré leur alimentation riche

Pour mettre au point ce nouveau traitement, les chercheurs se sont penchés sur le gène spécifique qui code la protéine assurant le transport du magnésium dans les mitochondries appelé MRS2. Ils ont ensuite étudié les effets d'un régime occidental riche en graisses, en sucres et en calories sur des souris normales puis sur des souris dont le gène MRS2 a été supprimé. Au terme de leur analyse qui a duré un an (considéré comme une longue période de vie chez les souris), les chercheurs se sont aperçus que les souris sans le gène MRS2 ne prenaient pas de poids et restaient en bonne santé malgré leur régime alimentaire riche. "Ces résultats sont le résultat de plusieurs années de travail", a précisé Madesh Muniswamy, biochimiste moléculaire et auteur principal de l'étude. 

Des résultats bientôt applicables à l'homme ?

Bien entendu, les résultats obtenus chez la souris ne sont pas forcément applicables aux humains, estiment les chercheurs qui ont déposé une demande de brevet pour leur médicament, ces résultats présentent certaines limites et nécessitent des études complémentaires, notamment pour imiter le syndrome métabolique chez l'homme. Pour rappel, une alimentation riche en sucres et en graisses reste une alimentation déséquilibrée et délétère pour la santé. Selon les recommandations nutritionnelles de l'Anses en vigueur en France : la part recommandée des lipides dans l'apport énergétique est de 35 à 40 %, en privilégiant des acides gras de qualité (comme les huiles végétales, les noix, les poissons gras, les graines...) et en limitant les graisses saturées et "trans" (charcuterie, fritures, beurre, gâteaux...). L'Agence recommande aux adultes de ne pas consommer plus de 100 g de sucres totaux par jour (hors sucres contenus dans les fruits, le lait et les féculents).