Tagrisso : le médicament qui divise par deux le risque de mourir d'un cancer du poumon
La prise quotidienne du Tagrisso serait capable de réduire de 51% le risque de décès d'un patient atteint d'un type de cancer du poumon. Néanmoins, il comporte des effets secondaires, rares mais graves.
Nouvel espoir dans le traitement du cancer du poumon. La prise quotidienne d'un comprimé de Tagrisso®, un médicament développé par le groupe pharmaceutique AstraZeneca, permettrait de réduire de 51% le risque de décès pour les patients atteints d'un cancer du poumon dit "non à petites cellules" (la forme la plus répandue de cancer du poumon), selon les résultats d'un essai clinique présentés le 4 juin 2023 par l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) au Congrès annuel du Cancer à Chicago. Dans cet essai basé sur 682 patients à un stade précoce de la maladie habitant dans une vingtaine de pays (dont la France), la première moitié a subi une ablation de la tumeur et pris ensuite quotidiennement un comprimé de Tagrisso®. L'autre moitié a reçu un placebo. Au bout de 3 ans, 88% des patients ayant pris le traitement quotidiennement après une ablation de leur tumeur étaient toujours vivants, contre 78% des autres participants. Aussi, les adultes atteints d'un cancer du poumon de stade 2 et 3A traités par Tagrisso® étaient 83% moins susceptibles de voir leur cancer réapparaître par rapport à ceux qui n'avaient pris aucun médicament actif.
Des effets secondaires rares mais graves
Ce médicament est composé d'osimertinib, une substance qui empêche l'action du récepteur EGFR, porteur de la mutation responsable de ce type de cancer. Seulement prescrit sur ordonnance médicale par un professionnel en cancérologie, ce médicament aide à ralentir ou à stopper la croissance du cancer du poumon ou à rétrécir la tumeur. Il peut aussi empêcher la maladie de se propager au cerveau, au foie ou aux os (métastases). Toutefois, il comporte des effets secondaires, rares mais graves, notamment des problèmes pulmonaires (difficultés à respirer, essoufflements), de la fièvre, des problèmes cardiaques (signal anormal du cœur), des problèmes oculaires (larmoiements, douleurs aux yeux, changement de vision) et des problèmes de peau (taches violettes, rougeurs...), peut-on lire sur le site officiel du médicament. Par ailleurs, "on ne sait pas si Tagrisso est sûr et efficace chez les enfants", tient à préciser le laboratoire. Ce traitement, est déjà autorisé dans une dizaine de pays, dont la France par la Haute autorité de Santé (HAS) et a montré un intérêt thérapeutique chez l'adulte atteint de ce type de cancer du poumon. Mais il ne peut être administré que chez les patients présentant la mutation du récepteur de l'EGFR, ce qui représenterait 1 500 à 2 000 patients en France.