Plus de risque d'avoir un cancer à partir de 10 partenaires sexuels
Les femmes ayant connu dix partenaires sexuels ou plus au cours de leur vie auraient 91% de risque en plus de développer un cancer, selon une étude publiée dans le BMJ Sexual & Reproductive Health.
Les personnes qui ont connu dix partenaires sexuels ou plus au cours de leur vie auraient plus de risques de développer un cancer, révèle une étude* publiée dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health le 13 février 2020. Pour parvenir à cette hypothèse, des chercheurs originaires d'Autriche, du Royaume-Uni, du Canada, de Turquie et d'Italie ont analysé des données issues d'une cohorte composée de 2 537 hommes et 3 185 femmes âgés de plus 50 ans et vivant en Angleterre. Les participants ont dû répondre à un questionnaire en indiquant notamment le nombre de partenaires qu'ils ont connus, leurs antécédents médicaux, leur âge, leur origine ethnique, s'ils étaient fumeurs, s'ils avaient des symptômes dépressifs ou encore s'ils pratiquaient des activités sportives. Résultats :
- Chez les hommes qui ont déclaré avoir eu 2 à 4 partenaires sexuels, le nombre de diagnostic de cancer était plus élevé de 57% par rapport à ceux qui ont eu 0 ou 1 partenaire sexuel.
- Chez les hommes qui ont déclaré avoir eu 10 partenaires sexuels ou plus, le nombre de diagnostic de cancer était quant à lui plus élevé de 69% par rapport à ceux qui ont eu 0 ou 1 partenaire sexuel.
- Chez les femmes qui ont déclaré avoir eu 10 partenaires sexuels ou plus, le nombre de diagnostic de cancer était plus élevé de 91% par rapport aux femmes qui ont rapporté avoir eu 0 ou 1 partenaire sexuel.
- Les femmes ayant eu le plus de partenaires sexuels au cours de la vie avaient plus de risque de développer une maladie chronique comme une hépatite. Cette corrélation n'a en revanche pas pu être établie chez les hommes.
Le papillomavirus humain en cause ?
Selon les chercheurs, il s'agit d'une étude observationnelle : il est ainsi difficile d'établir un lien de cause à effet et "des recherches longitudinales sont nécessaires pour établir la causalité". Toutefois, ils estiment que "le risque augmenté de développer un cancer pourrait être provoqué par certaines infections sexuellement transmissibles bien connues", comme par exemple le papillomavirus humain (HPV) qui est particulièrement contagieux et qui se transmet lors d'un rapport sexuel. Certains types d'HPV sont associés au développement de cellules pré-cancéreuses ou cancéreuses surtout au niveau du col utérin, du vagin, de la vulve et de l'anus, mais aussi de la tête et du cou. Et une infection chronique par certains types de HPV peut dégénérer en cancer du col de l'utérus, de l'anus, du vagin ou de la vulve, mais aussi de la bouche ou de la gorge.
Prévenir l'infection par papillomavirus
Rappelons que la meilleure protection contre l'infection par le papillomavirus humain est la vaccination. Néanmoins, comme pour tous les vaccins, celui-ci ne protège pas contre tous les types de papillomavirus (il en existerait plus d'une centaine !). Un frottis de dépistage du cancer du col de l'utérus reste alors primordial à partir de 25 ans, que l'on soit vacciné ou non. Il permet de détecter la présence d'une anomalie au niveau du col de l'utérus après une infection par les virus HPV et de la prendre en charge rapidement. Il peut être complété par le test HPV (réalisé en même temps que le frottis) recommandé depuis juillet 2019 par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour les femmes de plus de 30 ans.
*Source : The relationship between chronic diseases and number of sexual partners : an exploratory analysis, Igor Grabovac, publiée dans le BMJ Sexual & Reproductive Health le 13 février 2020.