Le premier essai clinique de greffe d'utérus autorisé en France
L’Agence du médicament vient d’autoriser le premier essai clinique de greffes d’utérus. Si la première greffe devrait être réalisée fin 2016, la première naissance devrait quant à elle avoir lieu fin 2018.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé (ANSM) vient d’autoriser le premier essai clinique en France de greffes d’utérus, révèle le journal Le Monde. Mené par une équipe du CHU de Limoges et financé par des fonds publics, cet essai clinique inclura huit femmes qui recevront l’utérus de donneuses en état de mort cérébrale. Tristan Gauthier, gynécologue-obstétricien au CHU de Limoges et investigateur principal de l’essai, a affirmé au quotidien que "l’objectif principal de cette étude de faisabilité est de démontrer que les bénéfices sont supérieurs aux risques, c’est-à-dire que ces transplantations peuvent permettre d’aboutir à des naissances, sans complication majeure".
Une première naissance fin 2018. Une présélection des participantes est actuellement en cours et les critères sont très stricts. Par exemple, "l’ANSM a souhaité limiter l’étude à des femmes qui n’ont pas encore eu d’enfant", selon le quotidien. Le Dr Gauthier a précisé que "la première greffe se fera au mieux fin 2016, avec l’inconnue de la durée d’attente d’un greffon compatible. Ensuite, il faudra attendre un an que la greffe soit stabilisée, avant de mettre en route une grossesse par fécondation in vitro. La première naissance n’aura donc pas lieu avant fin 2018".
Déjà des naissances en Suède. C’est en octobre 2014 en Suède que pour la première fois, la greffe d’utérus s’est concrétisée par la naissance d’un enfant. L’utérus provenait alors d’une donneuse vivante. Depuis, d’autres naissances ont eu lieu. Les chercheurs suédois de l’université de Göteborg ont en effet déclaré au congrès de la Société européenne d’oncologie gynécologique (ESGO) à Nice que ce sont au total quatre bébés qui ont vu le jour. Au Royaume-Uni, un essai clinique sur une dizaine de femmes devrait commencer dès 2016 si les chercheurs réussissent à réunir les fonds nécessaires. A l'instar de la France, les utérus seront prélevés chez des donneuses en état de mort cérébrale.