Les chercheurs alertent : cette hormone des reins peut rallonger l'espérance de vie de 17 ans si elle est activée à temps
Le corps vieillit très vite sans cette hormone.
Le vieillissement est inévitable, mais son rythme n'est pas le même pour tous. La science confirme qu'il est possible de le ralentir, non pas avec des traitements esthétiques coûteux, mais grâce à de saines habitudes de vie. Les chercheurs ont récemment mis en lumière un mécanisme biologique précis par lequel ces habitudes prolongent notre jeunesse interne.
Cette découverte fascinante s'est produite de manière inattendue. "En 1997, un chercheur japonais a commis une erreur comme cela arrive souvent en médecine", raconte le Dr Borja Quiroga, néphrologue sur le podcast « ¿Cómo comes? » (Comment mangez-vous ?). Lors d'une étude menée sur des souris, il a retiré par erreur une hormone à certains rongeurs. Peu de temps après, les souris à qui il manquait cette substance ont vieilli prématurément et sont mortes très jeunes de causes liées au vieillissement, comme si leurs vaisseaux sanguins et leur cerveau avaient subi une accélération massive du temps.
Grâce à cette étude et après des décennies de recherches complémentaires, les chercheurs ont compris que le corps vieillit très vite sans cette hormone, confirmant ainsi son rôle comme biomarqueur clé du vieillissement humain. Surnommée l'hormone anti-âge et produite principalement dans les reins, "Klotho" détermine notre rythme de vieillissement interne. En bref, un taux élevé de Klotho est associé à une durée de vie prolongée et à une meilleure protection contre les dommages liés au vieillissement cellulaire. Cela pourrait permettre de prolonger la durée de vie de 20%, soit 17 années de vie gagnées si on considère que l'espérance de vie moyenne est de 85 ans chez un humain. "C'est une découverte majeure, une grande révolution et je suis ravi de la partager. Je suis fier d'être néphrologue grâce à des avancées comme celle-ci", se réjouit le spécialiste des reins.
La bonne nouvelle, c'est qu'on peut "activer" cette hormone par soi-même et c'est à la portée de tous. Plusieurs études montrent qu'une activité physique régulière induit une augmentation directe du taux de Klotho circulant dans le sang : l'expert recommande au moins 1h30 d'exercice cardio par semaine (marche rapide, vélo, course, rameur, natation...) et 10 minutes d'exercices de force par semaine (chaise contre le mur, gainage, pompes...). L'adoption d'une alimentation saine et équilibrée est aussi un excellent levier pour soutenir la fonction rénale et, par extension, la production de Klotho. Les personnes à risque de troubles rénaux (diabétiques, hypertendues, plus de 60 ans, en surpoids, antécédents familiaux de maladie rénale) doivent se faire dépister précocément car lorsque les reins sont malades, ils produisent moins de Klotho, ce qui accélère le vieillissement.
Cette hormone a été baptisée ainsi en référence directe à l'une des trois Moires dans la mythologie grecque : la déesse Clotho (ou Klotho) qui filait le fil de la vie et par extension la longueur du destin humain. C'est une tradition courante en biologie de nommer des gènes ou des molécules découvertes en lien avec des phénomènes de longévité ou de mort d'après des figures mythologiques (comme le gène Achille ou les gènes Polycomb et Trithorax).
