Voici le taux de cholestérol à ne jamais dépasser après 70 ans, selon un chirurgien cardiaque
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Voici le taux de cholestérol à ne jamais dépasser après 70 ans, selon un chirurgien cardiaque

"On est beaucoup plus laxiste en fonction de l'âge".

C'est une des lignes les plus scrutées sur une analyse de sang : le taux de cholestérol. Et pour cause, cet indicateur clé peut, en cas de déséquilibre, mener à l'athérosclérose : un durcissement des artères qui augmente considérablement le risque d'infarctus ou d'AVC. Mais si les recommandations générales sont bien connues, les objectifs, eux, évoluent nettement après 70 ans. Notre expert nous éclaire.

Pour bien comprendre, il faut savoir que le bilan sanguin distingue deux acteurs. D'un côté, le "mauvais" cholestérol (LDL) qui, comme nous l'explique le Pr Jean-Noël Fabiani-Salmon, chirurgien cardio-vasculaire, "fait rentrer le cholestérol dans les cellules" et risque de boucher les artères. C'est le cholestérol "à surveiller de très près". De l'autre, le "bon" cholestérol (HDL) qui "fait sortir le cholestérol des cellules" et les nettoie. Partant de ce principe, pour un adulte en bonne santé, on vise un taux de cholestérol total inférieur à 2 g/L, bien que ce chiffre ne soit qu'un repère moyen et varie quand on vieillit.

Pour les plus de 70 ans en pleine forme, les médecins sont plus souples car le lien entre un cholestérol modérément élevé et le risque cardiovasculaire est moins évident. L'enjeu est surtout d'équilibrer les bénéfices d'un traitement avec ses potentiels inconvénients. L'approche change donc radicalement, comme le confirme le Pr Fabiani-Salmon : "On est beaucoup plus laxiste en fonction de l'âge". Il développe : "On ne peut pas demander un taux de cholestérol qui soit le même chez quelqu'un qui a 70 ans, par rapport à quelqu'un qui a 40 ans. Ce ne serait pas très logique." Dans ce contexte, un taux de cholestérol total avoisinant les 2,40 g/L peut être considéré comme tout à fait acceptable après 70 ans. Attention, cette tolérance disparaît si la personne est considérée à haut risque, "surtout si vous avez un risque cardiovasculaire", poursuit le spécialiste. C'est notamment le cas après un accident cardiaque (infarctus, AVC) ou en présence d'un diabète important. Pour éviter une récidive, les recommandations officielles sont alors très strictes : l'objectif est d'abaisser le "mauvais" cholestérol (LDL) le plus possible, souvent sous la barre de 0,7 g/L.

La discussion avec votre médecin reste donc primordiale pour définir le taux idéal en fonction de votre profil personnel et de vos antécédents de santé.

Merci au Pr Jean-Noël Fabiani-Salmon, chirurgien cardio-vasculaire, professeur Émérite à l'Université de Paris et membre du Conseil de l'Ordre des Médecins.