Je suis infirmière en soins palliatifs et voilà comment je sais qu'une personne est en fin de vie
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Je suis infirmière en soins palliatifs et voilà comment je sais qu'une personne est en fin de vie

Le corps se prépare à partir naturellement.

Les jours qui précèdent la fin de vie peuvent être vécus comme des moments complexes et émotionnellement intenses, tant pour la personne concernée que pour ses proches. Cette période met souvent en lumière la vulnérabilité du corps, l'incertitude liée à l'évolution de l'état de santé, et bouleverse les repères habituels dans les relations. "C'est ce qu'on appelle "la phase de transition" qui est légèrement variable selon les personnes. C'est une zone "grise" un peu floue : elle n'est ni toute noire, ni tout blanche", explique Julie McFadden, infirmière en soins palliatifs

Quant à la durée de cette phase, il est difficile de l'évaluer précisément, car elle dépend de nombreux facteurs individuels.
"Chez une personne atteinte de démence, elle peut durer un à deux mois. Une personne atteinte d'un cancer avancé en phase terminale a probablement un peu moins de temps car son corps s'éteint plus vite", explique-t-elle. D'une manière générale, cette période de transition s'étend sur quelques jours, selon l'experte.

Il existe des signes qui permettent de mieux comprendre que le corps entre dans cette phase. "Le signe le plus important est que la personne passe beaucoup plus de temps à dormir - cela peut être jusqu'à 18h par jour - et s'alimente beaucoup moins qu'avant." Par exemple, il ne prend qu'une à deux cuillères d'aliments mous et n'a plus envie de manger. En gros, c'est "beaucoup de sommeil, peu de nourriture et de boisson", résume-t-elle. La personne est assez léthargique, on doit l'encourager à manger ou à boire. Ou alors quand on la laisse seule 2 minutes, elle a tendance à s'endormir. "Le corps se prépare à partir naturellement : il augmente sa production de calcium, ce qui va favoriser la somnolence et désactiver les mécanismes de faim et de soif dans le cerveau", explique-t-elle dans sa vidéo.  

Face à cet état, "il n'y a pas grand chose à faire, explique Julie McFadden, et c'est en cela que c'est horrible pour certaines familles". "L'une des choses les plus réconfortantes que j'ai apprises est qu'il faut accepter que le corps soit scientifiquement et biologiquement fait pour naître et pour s'éteindre." Quand c'est la fin, il active des mécanismes naturels qui facilitent une transition en douceur. Plus nous les acceptons, plus la personne partira paisiblement et mieux les choses se passeront. "Soyez là auprès d'elle pleinement présent et non de manière paniquée. Respectez ses besoins et ceux de son corps. Vous pouvez bien entendu lui proposer sa nourriture préférée et peut-être qu'elle en prendra quelques bouchées, mais ne la forcez pas à manger", conclut-elle.