Bientôt la fin des médecins traitants ? Une loi choc secoue le système de santé

Ce texte suggère la suppression des médecins traitants dans un délai de 6 mois.

Bientôt la fin des médecins traitants ? Une loi choc secoue le système de santé
© Nata Bene - stock.adobe.com

Instauré en 2004, le médecin traitant est devenu un pilier de notre système de santé. Il suit ses patients sur le long terme, connaît leur histoire médicale, prévient, oriente, coordonne… Bref, c'est le repère de millions de Français dans leur parcours de soins. Mais cette figure centrale pourrait bien disparaître. C'est en tout cas ce que proposent sept députés Les Républicains dans un amendement déposé dans le cadre de la proposition de loi sur l'accès aux soins, rapportent nos confrères du Quotidien du Médecin. Le texte suggère que le gouvernement rende un rapport sur la suppression du médecin traitant (ou du médecin référent) dans un délai de 6 mois à compter de la promulgation de la loi. 

Pour ces députés, le modèle du médecin traitant serait devenu un obstacle à l'accès aux soins. Ils pointent du doigt une réalité bien connue : 6 millions de Français n'ont pas ou plus de médecin traitant. Parmi eux, 600 000 sont atteints d'une affection longue durée (ALD). "Il est temps de repenser la relation entre médecins et patients", avancent-ils, dans un contexte de désertification médicale grandissante.

Mais quel serait le risque d'une telle suppression ? Une médecine "à la carte", fragmentée, sans suivi. "Cela n'a aucun sens [....] Ce sera open bar... Le patient consultera qui il veut, sans aucun suivi", alerte le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint du syndicat de généralistes MG France (Fédération française des médecins généralistes). Il rappelle que des études menées en Europe et aux États-Unis sont pourtant formelles : avoir un médecin traitant améliore l'espérance de vie et réduit les coûts de santé. Sans médecin référent, le suivi disparaît. Et avec lui, la cohérence des soins.

Pour l'heure, le texte n'est pas encore adopté. Il sera débattu au Parlement en mai prochain. Mais déjà, de nombreux syndicats s'inquiètent de ses conséquences. MG France - comme d'autres syndicats de libéraux - appelle l'État à ne pas céder à une logique uniquement politique. Au contraire, il faut investir massivement pour rendre le métier de médecin traitant plus attractif – et non le faire disparaître.