L'âge auquel il faut arrêter de boire (après le déclin cognitif s'accélère)
"Quand on vieillit, on court un plus grand danger" selon ce neurologue.
Les recommandations officielles et les messages de prévention ne cessent de le répéter : l'alcool est à consommer avec modération. Au-delà d'une certaine dose, l'alcool est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires, digestives, hépatiques, rénales, cérébrales, psychologiques, les cancers et bien entendu les accidents de la route.
L'alcool fait des ravages sur tous les organes, notamment le cerveau. C'est connu depuis longtemps : "L'alcool est une neurotoxine directe qui endommage, détruit et altère le fonctionnement du système nerveux et qui augmente considérablement le déclin cognitif, insiste le Dr Richard Restak, neurologue et auteur du livre "Comment prévenir la démence" (éd. Penguin Random House). Il existe d'ailleurs un type spécifique de démence lié à la consommation excessive d'alcool - le syndrome de Wernicke-Korsakoff - qui est marqué par une grave perte de mémoire récente et qui résulte de l'effet direct de l'alcool sur le cerveau."
En raison des effets hautement délétères sur le cerveau, le neurologue suggère un âge auquel il est préférable d'arrêter complètement de boire de l'alcool. En effet, en vieillissant, notre cerveau se fragilise : le nombre de cellules diminue et le flux sanguin vers le cerveau également. Le poids moyen du cerveau réduit en moyenne de 2% par décennie à partir de la cinquantaine et certaines fonctions cognitives (langage, mémoire, attention, capacités d'abstraction, de représentation spatiale, de jugement, raisonnement...) se dégradent. "A tout âge, tout le monde doit reconsidérer sa relation à l'alcool, surtout si on compte sur lui pour se calmer, se remonter le moral ou traverser des situations difficiles. Mais quand on vieillit, on court un plus grand danger et il est probablement préférable d'arrêter complètement", déclare-t-il.
"Au-delà de 65 ans, je suggère donc fortement d'éliminer complètement et définitivement l'alcool de son quotidien", écrit-il. Et avant cet âge, c'est avec modération. S'il n'existe pas de seuil de consommation qui permettrait à coup sûr de limiter les risques pour la santé tout au long de la vie. un avis d'experts de Santé publique France et de l'Institut national du cancer a défini une valeur-repère qui concerne aussi bien les hommes et les femmes : 10 verres d'alcool standard par semaine maximum (10 cl de vin, 25 cl de bière...), sans dépasser 2 verres standard par jour, et pas tous les jours. Toutefois, de récentes études ont montré qu'à partir de 20 à 30 g d'alcool par jour (20 g pour les femmes et 30 g pour les hommes), il y avait déjà des risques pour la santé.