Pourquoi réguler sa glycémie est bénéfique pour perdre du poids ?

Les fameux "pics de glycémie" favorisent les fringales et les envies de sucres.

Pourquoi réguler sa glycémie est bénéfique pour perdre du poids ?
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Le mot "glycémie" est sur toutes les lèvres cet été. Notamment à cause de l'impressionnant succès du best-seller Glucose Révolution de Jessie Inchauspé qui vante les bienfaits d'une méthode alimentaire visant à réguler la glycémie. Mais sûrement aussi car la régulation de la glycémie est intimement liée à la perte de poids, un objectif que beaucoup d'entre nous avons. Mais au juste, pourquoi contrôler sa glycémie est-il bénéfique pour le poids ?

Les variations de sucre nous poussent inévitablement à grignoter tout au long de la journée.

La glycémie correspond au taux de sucre dans le sang. Elle augmente naturellement après avoir mangé. Raisonnablement si on a mangé un repas faible en glucides. Plus haut si on a mangé beaucoup de sucre ou de féculents. La glycémie n'est donc pas stable. "La courbe monte et descend telle une vague harmonieuse. C'est normal, elle reflète votre approvisionnement en carburant qui, bien évidemment, doit être continu", explique le Dr Pierre Nys, endocrinologue-nutritionniste, dans son livre "L'alimentation Glucose Control" (éd. Leduc).

En revanche, ce qui est problématique, c'est lorsque la glycémie varie trop brutalement. C'est que l'endocrinologue appelle "les montagnes russes glycémiques". A terme, les gros pics de glycémie entraînent un sur-risque de maladies chroniques (comme le diabète par exemple), une fatigue, une somnolence au cours de la journée, mais surtout, des fringales, des envies de sucres et un plus grand appétit (les variations de sucre nous poussent inévitablement à grignoter tout au long de la journée et nous incitent à manger davantage pendant les repas), ce qui entraîne indirectement une prise de poids, nous confiait Aurélie Tetzlaff, diététicienne-nutritionniste, lors d'une précédente interview. D'où l'importance de la "lisser" au maximum (si on ne peut évidemment pas l'aplanir complètement, mais on peut essayer de la maintenir à un niveau "acceptable").

Un excès de glucose est notamment stocké sous forme de graisses abdominales et converti en graisses circulantes dans le sang (triglycérides). "Plus le glucose monte, plus on stocke, plus on grossit, résume l'endocrinologue. Et le problème est aggravé si on grignote : un chocolat par ci, un petit morceau de nougat par là, un abricot sec une heure après, le stockage est alors poussé au maximum avec toujours le même processus : on mange, on fabrique de l'insuline, on stocke, on grossit, on remange, on refabrique de l'insuline". La glycémie "est donc impliquée à un degré plus ou moins élevé dans les problèmes tels que le surpoids, le gros ventre ou l'obésité, mais aussi l'hypertension artérielle, l'excès de cholestérol..."

Heureusement, il existe plusieurs astuces pour réguler sa glycémie : commencer par manger à horaires réguliers, limiter les produits sucrés ou les aliments avec un index glycémique élevé (ne pas manger du sucre tout seul, mais toujours avec des protéines et des fibres), aller marcher après le déjeuner pendant 10 minutes d'un bon pas (l'organisme brûlera immédiatement une partie du sucre absorbé et le glucose descendra naturellement), acidifier ses repas (en ajoutant du jus de citron ou du vinaigre pour réduire l'index glycémique global) ou encore, manger ses repas dans un ordre bien précis (les fibres, les protéines, puis les glucides). 

"En mangeant dans un ordre précis, la digestion est facilitée et plus agréable, on n'a pas le "coup de barre de l'après-midi", on a un meilleur contrôle de l'appétit, on est moins sujet aux fringales et on a tendance à moins manger au cours de la journée. C'est particulièrement bénéfique pour les personnes atteintes de diabète, de pré-diabète ou d'obésité", conclut Aurélie Tetzlaff.