Très simple, cet exercice à faire depuis son siège d'avion active le retour veineux (il évite la phlébite)

On peut aussi le faire dans le train, en voiture si le trajet dure plusieurs heures.

Très simple, cet exercice à faire depuis son siège d'avion active le retour veineux (il évite la phlébite)
© Rafa Jodar - stock.adobe.com

Tous ceux qui ont voyagé en avion un jour savent que les jambes peuvent souffrir de l'altitude, surtout lors de longues distances. Lorsque les heures de voyage s'accumulent, il y a un risque de thrombose veineuse ou "phlébite". Ce phénomène se produit lorsqu'un caillot de sang se forme dans les veines en raison de l'immobilisation des jambes et des modifications de la pression atmosphérique. Cette dernière joue un rôle dans l'activation de la coagulation. 

La phlébite entraine un gonflement de la jambe voire une douleur au niveau du mollet. "A partir de 5 heures de voyage le risque commence à être important" nous explique le Dr Audrey Stansal, médecin vasculaire à l'Hôpital américain de Paris. "Et plus le nombre d'heures augmente, plus le risque de phlébite augmente à son tour." La phlébite n'est pas grave si elle est diagnostiquée à temps. Le but est d'éviter une phlébite massive (ou thrombose massive), pouvant provoquer une embolie pulmonaire. "C'est rare mais cela peut arriver et c'est ce qu'on appelle le "syndrome de la passerelle"." L'embolie pulmonaire se produit lorsque le caillot formé dans la jambe migre vers les poumons. Cela survient au moment où la personne se remet à marcher. "Ce n'est pas tous les passagers d'un avion qui vont thromboser" rassure le Dr Stansal. Qui est surtout à risque alors ?

  • Les personnes qui ont des antécédents de thrombose
  • Les personnes atteintes de cancer 
  • Les personnes atteintes d'obésité
  • Les personnes atteintes d'anomalies de la coagulation 
  • Les personnes sous traitement hormonal 
  • Les personnes qui voyagent avec un plâtre/une attelle
  • Les femmes enceintes. 

Les veines des jambes ont la difficile mission de remonter le sang vers le haut de corps, en luttant contre la gravité. Les personnes évoquées ci-dessus présentent des facteurs de risque qui peuvent empêcher les veines de faire leur travail. Il est important de prévoir son voyage et de prévenir la thrombose lorsqu'on se sait à risque. La professionnelle de santé conseille de consulter son médecin avant un long trajet. "Le seul médicament qui empêche la thrombose c'est l'anticoagulant. Il peut être prescrit sous la forme de piqûre d'héparine (seringue) ou de comprimés par voie orale." Les chaussettes de contention peuvent aider mais seulement en cas de simple insuffisance veineuse et à condition de choisir le bon modèle, au risque de créer sinon un "effet garrot". La déshydratation augmentant le risque de thrombose, il est important de ne pas oublier de boire régulièrement pendant toute la durée du voyage. Enfin, se lever et parcourir le couloir de l'avion active la circulation des veines dans les jambes. Mais comme ce n'est pas toujours possible, le Dr Stansal nous enseigne un exercice facile à faire depuis son siège.

"Toutes les 30 minutes à 2 heures"

Pour activer le retour veineux, il est possible de mimer le mouvement de marche tout en restant assis, comme si vous étiez sur un stepper avec des pédales. Vos pieds sont parallèles : 

  • Imaginez que vous appuyez sur la pédale droite avec le pied droit
  • La pédale droite descend pendant que la pédale gauche monte.
  • Appuyez ensuite sur la pédale gauche avec le pied gauche.
  • La pédale gauche descend pendant que la pédale droite monte.

C'est comme si vous montiez et descendiez constamment des marches. "Cet exercice n'a pas encore de données scientifiques en avion, mais il est utilisé pour faire cicatriser les ulcères veineux en recréant le mouvement de la pompe veineuse", précise le Dr Stansal. Lors d'un long vol, "toutes les 30 minutes à 2 heures, il faut essayer de bouger les jambes pendant 3 à 5 minutes en alternant l'exercice de la pédale et les mouvements de marche dans les couloirs de l'avion", conclut-elle.

Merci au Dr Audrey Stansal, médecin vasculaire à l'Hôpital américain de Paris.