Après un soin du visage, 4 femmes ont été infectées par le virus du Sida
Le partenaire sexuel de l'une de ces femmes a également été déclaré positif au virus.
Sordide histoire. Quatre femmes ont reçu un diagnostic d'infection par le virus du VIH (virus responsable du SIDA) après avoir eu recours à un soin du visage dans un centre de beauté situé à Albuquerque dans l'état du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis, alertent les autorités sanitaires américaines (Center for Disease Control and Prevention ou CDC) dans un rapport publié le 25 avril 2024. Ces clientes étaient âgées de 40 à 60 ans et ne présentaient aucun facteur de risque connu. Le partenaire sexuel de l'une de ces femmes a également été déclaré positif au virus. Comment la transmission a-t-elle été possible ? Ce que l'on sait des faits.
Dès l'automne 2018, l'institut de beauté en question suscite l'inquiétude. Une inspection sanitaire, commandée par le ministère de la Santé local est menée révélant plusieurs pratiques insalubres et dangereuses : des tubes de sang non étiquetés, des seringues non emballées, du matériel jetable réutilisé, du botox et de la lidocaïne stockés dans des réfrigérateurs de cuisine avec de la nourriture... Le spa est contraint de fermer ses portes à l'automne 2018, sa propriétaire est inculpée et plaide coupable d'exercice de la médecine sans permis.
L'établissement était donc "non agréé", autrement dit il exerçait sans licence officielle délivrée par les autorités. Il proposait des soins de beauté réalisés illégalement dont le "vampire lift" ou "soin du visage vampire" en français. C'est ce soin qui aurait transmis le virus du VIH aux quatres victimes, entre 2018 et 2023. Réalisé à des fins esthétiques, telles que le rajeunissement de la peau et la réduction des cicatrices d'acné, ce soin est aussi connu sous l'acronyme "PRP" pour "Plasma Riche en Plaquettes", une procédure qui consiste à injecter du plasma sanguin (sang) enrichi en plaquettes d'une personne dans le visage d'une autre personne à l'aide de micro-aiguilles. Vantée par de nombreuses stars comme Kim Kardashian ou Gwyneth Paltrow, l'ANSM rappelle que cette pratique à visée esthétique est strictement interdite en France, "sous peine d'encourir des sanctions pénales et disciplinaires" (article L. 1221-8 du code de la santé publique fixe).
L'équipe d'enquête n'a pas été autorisée à prélever des échantillons dans le spa mais les preuves disponibles soutiennent la transmission probable du VIH par de mauvaises pratiques de contrôle des infections. Cependant, la source de contamination reste inconnue, en raison notamment d'un nombre insuffisant de dossiers clients pour assurer un traçage adéquat, peut-on lire dans le rapport. Des dépistages massifs ont été menés auprès de 198 anciens clients du spa ainsi que leurs partenaires sexuels au cours de la période 2018-2023. Aucune autre infection par le VIH n'a été identifiée, ni aucune infection par l'hépatite B ou l'hépatite C. Des tests gratuits restent disponibles pour les anciens clients et l'enquête et la réponse de santé publique se poursuivent.