Cholestérol : cet aliment longtemps boudé ne serait pas si mauvais selon des cardiologues

Souvent pointé du doigt, cet aliment aurait un impact légèrement positif sur le cholestérol, même chez des gens à haut risque cardiovasculaire.

Cholestérol : cet aliment longtemps boudé ne serait pas si mauvais selon des cardiologues
© Erik - stock.adobe.com

La survenue de maladies cardiovasculaires comme l'AVC ou l'infarctus est favorisée par des facteurs de risque bien connus comme l'hypertension artérielle, l'obésité, le diabète, le tabagisme, la sédentarité... Mais aussi par un taux de cholestérol trop élevé qu'on appelle médicalement une "hypercholestérolémie". De ce fait, une alimentation trop riche en cholestérol impacte directement notre risque cardiovasculaire. Souvent pointés du doigt car riches en cholestérol, les œufs ne seraient finalement pas si mauvais que ça pour le cœur, même chez les personnes à haut risque cardiovasculaire, suggèrent des chercheurs du Duke Clinical Research Institute dans une étude présentée lors du congrès annuel de l'American College of Cardiology

Une petite réduction du taux de cholestérol

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié 140 patients présentant un risque élevé de maladie cardiovasculaire : ils avaient tous subi un événement cardiovasculaire ou ils présentaient deux facteurs de risque comme une hypertension, un taux de cholestérol élevé, une augmentation de l'IMC ou un diabète. Tous les participants étaient âgés de 50 ans ou plus (âge moyen : 66 ans) et la moitié était des femmes. Les patients ont été répartis au hasard en deux groupes : le premier groupe devait manger 12 œufs enrichis (notamment en oméga-3) par semaine (cuits de la manière de leur choix : à la coque, brouillé, au plat...) et le deuxième groupe devait manger moins de deux œufs (enrichis ou non) par semaine. Au bout de 4 mois, les chercheurs ont évalué les niveaux de cholestérol (HDL et LDL, soient le "bon" et le "mauvais" cholestérol), les biomarqueurs lipidiques, cardiométaboliques et inflammatoires ainsi que les niveaux de vitamines et de minéraux de chaque participant. Les résultats ont montré : 

► Une réduction de -0.64 mg/dL du cholestérol HDL ("bon" cholestérol) chez les personnes ayant mangé 12 œufs par semaine par rapport à l'autre groupe. Pour rappel, un taux de HDL cholestérol est considéré comme élevé quand il est supérieur à 0,4 g/l 

► Une réduction de -3.14 mg/dL du cholestérol LDL ("mauvais" cholestérol) chez les personnes ayant mangé 12 œufs par semaine par rapport à l'autre groupe. Pour rappel, un taux de LDL cholestérol est considéré comme élevé quand il est supérieur à 1.6 g/l 

► Une réduction d'un autre biomarqueur lipidique appelé apoB, de la troponine de haute sensibilité (un marqueur de lésions cardiaques) et des scores de résistance à l'insuline, et un taux de vitamine B augmenté dans le groupe des œufs "enrichis".

Attention à la manière dont vous mangez vos œufs

Bien que ces différences ne soient pas statistiquement significatives, les chercheurs ont déclaré qu'elles suggèrent que la consommation de 12 œufs enrichis chaque semaine (environ 2 par jour) n'avait aucun effet négatif sur le cholestérol sanguin. Ces résultats sont tout de même à prendre avec précaution et nécessitent d'être confirmés par des études plus vastes et approfondies. L'étude ne se base que sur l'auto-déclaration des participants concernant leur consommation d'œufs et leurs habitudes alimentaires et elle a été financée par Eggland's Bestl'un des plus gros producteurs d'œufs aux États-Unis"Il s'agit d'une petite étude, mais elle nous rassure sur le fait que la consommation d'œufs enrichis est acceptable en ce qui concerne les effets lipidiques sur quatre mois, même parmi une population à plus haut risque", indique Nina Nouhravesh, auteure principale. Surtout, un autre facteur ayant un effet sur le taux de cholestérol pourrait être important à considérer, à savoir ce que les gens peuvent manger en accompagnement de leurs œufs, comme du pain grillé avec du beurre, du bacon ou autres viandes transformées, qui ne sont pas des choix sains pour le cœur. Les personnes souffrant d'une maladie cardiaque sont donc invitées à discuter avec leur médecin d'une alimentation saine pour le cœur.