Une grande marque de thé sanctionnée pour avoir desservi ses consommateurs pendant 15 ans

C'est un des principaux producteurs de thés haut de gamme en France qui est épinglé par  l'Autorité de la concurrence. Dans un communiqué du 11 décembre, l'autorité annonce infliger une sanction de 4 millions d'euros au groupe Mariage Frères, après avoir reçu le rapport d'enquête transmis par la DGCCRF. Il est reproché au vendeur de thés d'avoir "entravé durant près de 15 ans la liberté commerciale de ses distributeurs en leur interdisant de vendre en ligne les produits de sa marque, et de revendre ses produits à d'autres revendeurs". Mariage Frères a ainsi "privé les consommateurs de la possibilité de bénéficier de meilleurs prix résultant d'une concurrence entre tous les distributeurs". De plus, l'interdiction de commercialiser ses thés sur Internet a restreint le développement de l'activité des distributeurs.

Interdit d'utiliser le logo Mariage Frères

Dans ses conditions de vente, Mariage Frères se réservait l'exclusivité de la vente de ses produits à distance et sur Internet. Si les distributeurs étaient autorisés à indiquer sur leur site internet qu'ils commercialisaient les produits de la marque dans leur boutique, ils ne pouvaient pas les vendre sur leur site Internet et ne pouvaient pas non plus utiliser le logo de la marque. Mariage Frères surveillait minutieusement le respect de ces règles en demandant aux distributeurs qui avaient proposé ses produits à la vente en ligne de les retirer rapidement de leurs sites.

"Il fallait préserver le prestige de la marque"

Entre 2013 et 2021, la part des ventes réalisées en ligne par le groupe Mariage Frères (pour l'essentiel, via son site ou via Amazon) a plus que triplé. En face, les distributeurs dont des petites entreprises en étaient privés : "Je pense que la vente en ligne de Mariage Frères pourrait générer une augmentation de minimum 30% de mon chiffre d'affaires" a témoigné l'un d'eux cité par l'Autorité de la concurrence. Pour se défendre, Mariage Frères a expliqué vouloir préserver l'image de prestige de ses produits. "Nous ne pouvions pas maîtriser la façon dont nos produits seraient commercialisés, la qualité du site Internet, et cela était susceptible de porter préjudice à la marque" a argué le directeur financier du groupe.