Infarctus : deux fois plus de risque si on présente ce trouble du sommeil qui touche 30% de la population
Le risque de faire une crise cardiaque est augmenté de 48% chez les personnes qui souffrent d'un problème de sommeil particulièrement fréquent, selon une étude publiée dans PLOS One.
Bien dormir c'est important pour être en forme et en bonne santé. On le sait. En revanche, l'impact du sommeil sur la santé cardiovasculaire spécifiquement n'est pas toujours concret. Une étude publiée dans la revue PLOS One en septembre 2023 démontre en chiffres les conséquences d'un mauvais sommeil sur la santé du coeur et des artères. Et c'est plutôt inquiétant... D'après les auteurs pakistanais et américains, un trouble du sommeil courant -puisqu'il touche 30% de la population mondiale- est associé à une augmentation significative des décès et des problèmes cardiaques. Ce trouble n'est autre que : l'insomnie. Partant du constat que peu d'études méta-analytiques (combinant plusieurs analyses) ont été menées pour évaluer les données cardiovasculaires des patients présentant des symptômes d'insomnie, ils ont passé en revue 21 études observationnelles pour réaliser une première méta-analyse sur le sujet. A l'arrivée, ces scientifiques ont constaté que les personnes diagnostiquées médicalement comme "insomniaques" et celles présentant des symptômes liés à l'insomnie (mais qui n'ont jamais consulté pour) ont :
- un risque augmenté de 48% de subir une crise cardiaque
- un risque de décès cardiovasculaire 53% plus élevé que celles qui dorment normalement
- un risque de décès toutes causes confondues accru de 31%
- et une incidence accrue de 14% de développer des maladies cardiovasculaires
Ils rappellent que l'insomnie est un trouble caractérisé par :
- des difficultés à s'endormir,
- des difficultés à rester endormi
- des difficultés à obtenir un sommeil de qualité
"Les cliniciens doivent évaluer les risques cardiovasculaires"
"Chez les patients présentant de tels symptômes, les cliniciens doivent évaluer les risques cardiovasculaires et adapter les interventions en conséquence" ont-ils indiqué dans leurs conclusions. Pour eux, traiter les troubles du sommeil ne suffit pas. "L'évaluation des risques cardiovasculaires coexistants supplémentaires, tels que la maladie coronarienne et le tabagisme, devrait influencer la thérapie et la prise de décision clinique." Ils estiment que des études observationnelles, prenant en compte les facteurs de risque cardiovasculaires, les troubles du sommeil tels que l'apnée du sommeil, et les comorbidités de base sont nécessaires pour fournir une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques. En attendant, les insomniaques doivent consulter pour prendre en charge leur trouble du sommeil et préserver leur santé cardiaque.