Réduire sa consommation de tabac ne restreint pas la mortalité
Fumer moins ne réduit pas significativement les risques de mortalité, selon une étude écossaise. Seul l'arrêt définitif aurait un réel impact sur la santé.
C'est une étude qui va à l'encontre des idées reçues, mettant petits et grands fumeurs dans le même sac. En effet, se priver de quelques cigarettes quotidiennes ne réduirait pas le risque de cancer ou de crise cardiaque. C'est ce qu'a démontré une vaste enquête écossaise basée sur le suivi de 5 000 fumeurs pendant près de 40 ans afin d'étudier les effets du tabac sur ces sujets. Les résultats ont alors montré une réduction significative du taux de mortalité chez les anciens fumeurs par rapport à ceux qui ne se sont pas arrêtés. En revanche, les fumeurs ayant diminué leur consommation de cigarettes n'y ont pas forcément gagné. Constat : fumer longtemps joue davantage sur la santé que fumer beaucoup. A savoir que sur le plan cardiovasculaire, le seul fait de s'exposer au tabac peut déclencher un risque d'infarctus, y compris pour de faibles quantités. Et le tabagisme passif n'y échappe pas.
Pour les experts, une réduction de la consommation de tabac présente un réel intérêt lorsqu'il s'agit d'une démarche personnelle destinée à arrêter de fumer. Mais cette diminution doit s'accompagner d'une substitution nicotinique. Il est en effet nécessaire pour les fumeurs dépendants de compenser leur dose de nicotine perdue par des gommes ou des patchs. Sinon, "le fumeur va fumer plus activement les cigarettes restantes et tous les autres toxiques qu'elles contiennent afin de conserver sa dose de nicotine", explique le Pr. Daniel Thomas, cardiologue au CHU de La Pitié Salpêtrière à Paris. Et la cigarette électronique ? Ceux qui se tournent vers cette autre alternative se retrouvent souvent piégés, le risque étant de continuer à fumer quelques "vraies" cigarettes chaque jour, suffisantes pour augmenter le risque de décès prématurés. Mieux vaut, dans ce cas, faire un choix et se tourner complètement vers l'e-cigarette.
Notez que la meilleure alternative reste l'arrêt définitif du tabac, et le plus tôt possible, car son impact est plus lié à la durée d'exposition qu'au nombre de cigarettes fumées.
Source : American Journal of Epidemiology, juillet 2013.
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