Le programme Epode contre l'obésité des enfants
Le programme Epode, qui vise à réduire l'obésité infantile via diverses actions de communication et d'éducation, passe à la vitesse supérieure. Il devient Vivons en forme (Vif) et compte bien faire des émules dans toute la France.
C'était en 2004. Encouragés par les résultats d'une étude menée dans deux villages, un petit groupe d'experts crée Epode, l'acronyme d'Ensemble prévenons l'obésité des enfants. S'appuyant sur les élus et les différents acteurs municipaux, ainsi que toutes les bonnes volontés locales, l'équipe développait des programmes et des idées "anti-surpoids" dans une dizaine de villes. Education à la nutrition, activités sportives... Les idées ne manquaient pas et les résultats ne se firent pas attendre. Au fil des ans, pas moins de 250 communes ont rejoint le programme, pour des milliers d'actions organisées, qui ont touché pas moins de 4 millions de personnes.
"On ne dispose pour l'heure de résultats que pour les villes qui ont adhéré au programme dès le début, commente le Pr Monique Romon, présidente de l'association Fleurbaix Laventie Ville Santé (FLVS), instigatrice d'Epode. Pour les autres, il faut bien sûr attendre plusieurs années. Mais ces premières données sont très encourageantes." Ainsi, l'évolution de l'indice de masse corporelle des enfants de 9 villes pilotes a été évaluée sur 5 ans : la proportion d'enfants obèses ou en surpoids dans ces villes est passée de 20,57 % à 18,83 % entre 2005 et 2009. Une progression un peu moindre dans les zones d'éducation prioritaire où la proportion passe de 23,7 % à 23,15 %.
Forte de ce succès, l'association donne aujourd'hui au programme un véritable coup d'accélérateur. Symboliquement, il change d'ailleurs de nom et devient Vivons en forme. C'est qu'il ne s'adresse plus uniquement aux enfants mais bien aux familles. "Il est clair qu'un enfant aura du mal à modifier durablement ses habitudes de vie s'il doit ramer à contre-courant de tout son milieu familial", explique Christophe Roy, directeur du programme. Ainsi, dès cet automne, des actions seront lancées sur des thèmes fédérateurs, qui impliquent toute la famille. L'idée de faire du sport ou de cuisiner en famille constituera le cœur des projets.
Meilleure évaluation
L'accent sera mis également sur les quartiers défavorisés, où les progrès réalisés ne sont pas aussi importants. Pour le Pr Romon, il est beaucoup plus difficile de faire passer des messages de santé publique parmi ces populations : "Dans certains milieux, donner à manger des chips et des sodas est encore assimilé à une récompense. Les fruits et légumes sont vus comme des médicaments. Il y a des contraintes économiques, mais aussi des référentiels qui peuvent rendre particulièrement difficile, voire stigmatisante, l'adoption de nouveaux comportements." Les équipes vont donc s'employer à développer de nouvelles méthodes de communication et d'action.
Enfin, et ce n'est pas le moindre : les méthodes d'évaluation vont être affinées et "professionnalisées". Dès octobre 2011, le programme expérimentera une grille d'évaluation des actions engagées dans les villes. "L'objectif est de voir ce qui fonctionne le mieux et comment ces actions peuvent être applicables ailleurs", explique Monique Romon.
L'association souligne que ces actions, bien qu'indépendantes, s'inscrivent parfaitement dans le cadre du plan Obésité lancé par le gouvernement l'été dernier, ainsi que dans la 3 version du Plan national nutrition et santé.
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