Xavier Bertrand pointe de graves défaillances pour le Mediator
500, 1 000, 2 000... Le nombre de décès imputés au Médiator ne cesse d'enfler depuis que le scandale a éclaté en novembre.
Et la polémique avec : comment se fait-il qu'aucun ministre, entre 1998, date des premières inquiétudes, et 2010, aucun ministre de la Santé n'ait apparemment été informé des doutes concernant ce médicament ?
Certains, comme Bernard Debré, pointent les responsabilités individuelles : tout ministre est responsable de son administration et devrait donc savoir tout ce qui s'y passe. Faute de quoi, le dysfonctionnement lui est imputable. Dans un entretien publié dans le Figaro de dimanche 19 décembre, Xavier Bertrand, actuel ministre de la Santé, pointe plutôt de graves défaillances du système du médicament. L'Agence française de sécuritaire sanitaire des produits de santé (Afssaps) se trouve ainsi mise sur la sellette. Plusieurs médecins et professionnels du secteur de la santé l'accusent d'entretenir une culture du secret et du cloisonnement. Des conflits d'intérêt avec des laboratoires tels que Servier sont également dénoncés.
Interdiction tardive
L'enquête de l'Inspection générale des affaires sociales demandée par Xavier Bertrand devrait permettre d'y voir plus clair.
Le Médiator, médicament destiné à l'origine aux diabétiques en surcharge pondérale mais utilisé comme coupe-faim dans le cadre d'un régime, est arrivé en France en 1976. Il n'a été interdit qu'en 2009, suspecté de provoquer des dommages au niveau du cœur, notamment, alors qu'il avait été banni d'Italie en 2003 et d'Espagne en 2004. Personne ne s'explique aujourd'hui que la France ait tant tardé à le remettre en cause.