L'astuce de 2 minutes pour apprécier une personne qui nous agace, selon la science
La psychologie prouve qu'il est possible de changer ce que l'on ressent pour quelqu'un sans même avoir besoin de lui parler.
Il est difficile de s'entendre avec une personne avec qui le courant ne passe pas. Et notre cerveau ne nous aide pas. Il classe chaque jour les individus que nous croisons en : "ami", "neutre" ou "hostile". Le problème : une fois qu'une personne est étiquetée comme agaçante, notre cerveau entre dans un cercle vicieux. À chaque rencontre, nous n'attendons que le mauvais, ce qui génère du stress par anticipation et renforce notre aversion. Cette "étiquette" nous empêche de voir les aspects positifs de l'autre. Mais une étude publiée dans la revue Nature Communications prouve que nous avons le pouvoir de "reprogrammer" nos circuits émotionnels pour mieux apprécier les personnes qui nous irritent.
Pour comprendre comment briser ce cycle, des chercheurs ont demandé à des participants d'associer des personnes réelles à des expériences sociales positives ou négatives, tout en observant leur activité cérébrale par IRM. Les résultats montrent que le cerveau ne se contente pas d'apprendre par le vécu. Il utilise un mécanisme appelé "erreur de prédiction" pour mettre à jour la valeur qu'il accorde à quelqu'un. En clair, si le cerveau s'attend à du négatif mais reçoit du positif, il réajuste son jugement. "Les expériences façonnent nos préférences, commentent les auteurs, et nos résultats indiquent que les participants ont développé une préférence pour les personnes avec lesquelles elles avaient imaginé des événements agréables."
C'est ici que réside l'astuce des scientifiques : dans la simulation mentale positive. Concrètement, pour mieux supporter quelqu'un, il faut tromper le cerveau en associant des pensées positives à cette personne. L'exercice est simple : isolez-vous deux minutes et imaginez une interaction positive et chaleureuse avec la personne qui vous agace. Visualisez-la en train de vous sourire, de vous aider ou de partager un moment de rire avec vous autour d'un bon café. L'étude démontre que cette simple répétition mentale crée une "récompense" dans le cerveau. Ce dernier enregistre ce plaisir comme une donnée réelle et met à jour "la fiche" de la personne, la faisant remonter dans votre estime. "L'imagination peut ainsi contredire nos propres attentes" confirment les chercheurs.
Comment une simple pensée peut-elle avoir autant de poids ? Les neurosciences expliquent que les circuits neuronaux impliqués dans l'imagination et dans la perception réelle se chevauchent. En simulant une scène agréable, vous activez les mêmes zones de récompense que si la scène avait réellement eu lieu. Ce n'est pas de la pensée magique, mais de la neuroplasticité : vous entraînez votre cerveau à associer le visage de cette personne à une émotion plus douce, diminuant ainsi votre réactivité émotionnelle et votre taux de cortisol (l'hormone du stress) face à elle.
Intégrer cette pratique à votre routine bien-être peut transformer vos relations au quotidien. Que ce soit au travail, à la maison, en famille ou entre amis, mieux vivre ses relations sociales est essentiel à la santé globale. En apprenant à imaginer différemment ceux qui nous entourent, on se donne une chance supplémentaire d'apaiser une relation. Et on ne le fait pas pour les autres, mais d'abord pour soi.