Je suis médecin et je n'oublierai jamais ce patient : son optimisme m'a bouleversé
Il était pourtant très malade

Pour un soignant, garder le cap face à la souffrance, à l'épuisement et à l'injustice de certaines situations n'est pas toujours évident. On apprend à se forger une carapace, à prendre du recul, à "tenir" pour les autres. Et puis parfois, une rencontre inattendue nous ramène à l'essentiel : le sens profond de notre métier et de notre place auprès des autres.
C'est ce qui est arrivé au Dr Brendon Stiles, avec Joseph, un adolescent de 13 ans dont il n'oubliera jamais le regard. "Ma plus grande leçon d'optimisme ne m'est pas venue d'un collègue mais de lui" se souvient le chirurgien thoracique. "Cet adolescent a subi une amputation de la jambe gauche en raison d'un cancer puis a développé une métastase dans son thorax." Malgré cela, il ne s'est jamais plaint, il n'a jamais fléchi. Le médecin raconte combien il a été marqué par sa force intérieure : "Il a fait preuve d'une résilience qui m'a stupéfié.""En soins intensifs après une lourde opération, j'ai été émerveillé de voir Joseph, encore sous assistance respiratoire, me sourire et lever le pouce. Ce geste m'a bouleversé. Il ne se plaignait pas et avait pour seul objectif de se rétablir et retrouver sa vie d'avant", poursuit le chirurgien sur Weill Cornell Medicine. Quelques semaines plus tard, il courait sur un terrain de basket, avec sa prothèse, comme si rien ne pouvait l'arrêter. Il s'est battu contre la maladie jusqu'à la fin. C'était un modèle d'optimisme et de courage pour tout le service.
"Le cas de Joseph doit être un exemple : il nous apprend que l'optimisme des patients est une force intérieure profonde, et nous en tant que médecin, on peut l'encourager par une communication honnête". Dire la vérité n'empêche pas de donner de l'espoir : les patients ont le droit de connaître les faits et de savoir que leur médecin sera à leurs côtés. Joseph et sa famille ont toujours su à quoi ils étaient confrontés et leur résilience n'a jamais faibli. Ce jeune garçon à rappeler au médecin que son rôle ne s'arrête pas au bloc opératoire. Il est aussi là pour porter l'espoir, même fragile, et pour incarner une présence stable face à l'inconnu. "Nous devons nous assurer que les patients savent que nous ferons tout pour qu'ils s'en sortent."