Fini la solitude après 60 ans : l'habitude très simple d'une psy pour redonner du sens à chaque journée
Avec l'âge, la solitude peut s'installer en silence et peser lourdement sur le moral.
Retraite, problèmes de santé, veuvage... Les seniors sont particulièrement touchés par la solitude au fil des années. Elle s'installe souvent de manière insidieuse et s'aggrave avec l'isolement social. "C'est le facteur le plus important" observe Sandrine Paris, psychologue du vieillissement. "Une personne âgée, retraitée, qui n'a pas d'interaction sociale, va vivre la solitude de manière beaucoup plus forte qu'une personne bien entourée." La solitude est un facteur de risque de dépression. "Les personnes âgées peuvent avoir une tendance à l'addiction, notamment aux médicaments et à l'alcool. Parfois, la solitude est comblée par ces substances."
Les signes de cette souffrance varient d'une personne à l'autre. "Je vois dans ma patientèle des personnes âgées qui restent très discrètes et ne verbalisent pas leur solitude. Elles expliquent ne pas vouloir inquiéter ou être une charge pour leurs enfants", poursuit Sandrine Paris. D'autres vont exprimer leur mal-être par ce qu'elle appelle une "quête attentionnelle" : appels répétés pour des broutilles, anxiété diffuse... "Et quand ce n'est pas suffisant, elles peuvent développer des troubles psychosomatiques." Le signe le plus révélateur est le repli sur soi, visible lorsque la personne cesse ses activités habituelles : jardinage, marche, rendez-vous hebdomadaires… "On peut être seul mais très occupé mais quand on est seul et plus occupé, il faut s'alerter." Et réagir.
Concrètement, il faut réintroduire du rythme et du sens dans sa journée. "La première chose à savoir, c'est qu'il ne faut pas rester au lit, même si la solitude donne envie de s'y réfugier pour ne pas avoir à commencer la journée" prévient la psychologue. Sa méthode : ritualiser le quotidien. "Mes patients et moi faisons des plans d'action, avec au moins deux activités plaisantes par jour. En général, il s'agit d'une chose à la maison et d'une à l'extérieur." Par exemple, lire, écouter de la musique, cuisiner ou écrire chez soi ; marcher, jardiner, se rendre au marché ou à la bibliothèque, participer à un atelier ou faire du bénévolat en extérieur. "L'idée, c'est de rechercher ce qui compte pour soi."
La spécialiste conseille aussi d'anticiper l'isolement avant qu'il ne s'installe. "Cela commence dès le passage à la retraite. Cette grande transition demande de gros efforts d'adaptation." L'experte recommande de maintenir le lien social et de cultiver un sentiment d'utilité. "L'idée, c'est de garder du sens et de la cohérence à son existence." Et si l'isolement devient une souffrance, il ne faut pas hésiter à consulter. "Bien vieillir, c'est aussi bien s'occuper de sa santé mentale" conclut Sandrine Paris.