Les personnes qui veulent toujours se faire remarquer cachent en réalité cette faiblesse

On en a tous au moins une autour de nous. Lorsqu'une personne éprouve un besoin constant d'attention, cela transparaît dans son comportement. Le comportement le plus typique est qu'elle cherche à monopoliser l'attention dans toutes les situations. Dans la sphère professionnelle, elle va réclamer des retours positifs sur son travail et peut se démotiver facilement si ses efforts passent inaperçus ou ne sont pas reconnus. Dans la sphère privée, elle peut solliciter sans relâche des preuves d'affection de la part de son partenaire – quitte à provoquer de petites scènes de jalousie pour tester l'attachement de l'autre.

"Une telle personne va souvent dominer la conversation et amplifier la réalité : elle grossit ses réussites ou dramatise ses problèmes afin de se faire remarquer et de paraître plus impressionnante aux yeux d'autrui", nous explique le Dr Emile Guibert, docteur en psychologie et auteur du livre "Tout est une question de caractère" (éd. Favre). Cette quête d'attention se voit aussi dans l'incapacité à rester seul. Rester isolé est quasiment inconcevable pour elle, car elle vit l'absence de compagnie comme un véritable échec social et personnel. Il n'est ainsi pas rare que ce type de personne enchaîne les relations amoureuses pour éviter la solitude.

Ce besoin constant d'attention trahit en fait une quête de validation et une profonde insécurité. Cela peut venir de blessures émotionnelles de l'enfance, mais pas que. "Une autre clé explicative réside dans le caractère de la personne. Par exemple, un individu au caractère nerveux est marqué par une émotivité intense qui peut le rendre particulièrement sensible au regard des autres et enclin à se dévaloriser rapidement, explique notre expert. Son instabilité émotionnelle et sa difficulté à s'ancrer dans une image stable de lui-même créent un terrain favorable au complexe d'infériorité. Ce n'est donc pas uniquement une blessure passée qui engendre cette quête de validation, mais aussi une structure de caractère fragile et dépendante au retour extérieur pour se sentir exister." 

Heureusement, il y a des solutions pour changer. "Cela implique de considérer l'avis des autres comme secondaire, afin d'éviter une quête épuisante d'approbation et retrouver un meilleur équilibre émotionnel", explique notre expert. Apprivoiser la solitude et voir les moments en tête-à-tête avec soi-même non plus comme un vide, mais comme une occasion de se retrouver et de grandir est aussi nécessaire. Troisièmement, canaliser son émotivité de façon constructive : au lieu de chercher l'attention pour combler un malaise, mieux vaut trouver des exutoires sains à ses émotions (l'expression artistique, le sport, l'écriture...). S'entourer de personnes positives et apaisantes aide énormément. Enfin, l'expert conseille de s'engager dans une démarche de connaissance de soi par la caractérologie. Identifier son type de caractère permet de comprendre ses réactions émotionnelles. "Ce travail se fait en deux temps : accepter son fonctionnement sans chercher à devenir un autre, puis cultiver activement les forces déjà présentes en soi. On devient plus solide intérieurement, moins dépendant du regard des autres, et capable de sortir des schémas répétitifs qui entretiennent le besoin constant d'attention".