Les personnes qui ont connu ce traumatisme pendant l'enfance ont plus de risque d'AVC

"Cela a pu entraîner des niveaux élevés et durables d'hormones de stress" selon les chercheurs.

Les personnes qui ont connu ce traumatisme pendant l'enfance ont plus de risque d'AVC
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Au fil du temps, nos vaisseaux sanguins vieillissent et notre cœur peut être fragilisé par une exposition au tabac, l'hypertension artérielle, l'excès de cholestérol, la sédentarité, le diabète, les troubles du sommeil et des antécédents de problèmes cardiaques. Plus insidieux car on n'en a pas toujours conscience, le stress et l'anxiété représentent aussi des facteurs de risque cardiaques très importants, favorisant le risque d'AVC

Des chercheurs des Universités de Toronto, Tyndale et du Texas à Arlington se sont penchés sur le lien entre le stress vécu pendant l'enfance et le risque de survenue d'un AVC au cours de la vie. Ils ont analysé 13 000 adultes âgés de 65 ans et plus (57% de femmes) qui ont, pour certains, connu des épisodes stressants durant leur enfance comme de la négligence, des cas de maladies mentales au sein du foyer, des violences psychologiques ou le divorce de leurs parents avant 18 ans. Aucun n'a subi d'abus physique ou sexuel. 

Parmi tous les participants, 7% ont eu un AVC au cours de leur vie. Après avoir pris en compte les facteurs de risques communément associés aux AVC, les auteurs ont montré que les personnes qui avaient le plus de risque de faire un AVC (+61% par rapport aux autres) étaient celles dont les parents avaient divorcé. Ce risque était un tout petit plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Le divorce parental serait autant dévastateur pour le système cardiovasculaire que la dépression et le diabète, deux autres facteurs de risque cardiovasculaire bien connus, rapportent les auteurs dans Plos One. Les autres formes de stress infantile (négligence, maladie mentale au sein du ménage...) n'étaient pas associées à un sur-risque d'AVC.

Les raisons du lien entre le divorce des parents et la survenue de l'AVC restent floues. Les scientifiques avancent l'hypothèse que des facteurs biologiques et sociaux pourraient entrer en jeu. "D'un point de vue biologique, le fait que les parents se soient séparés pendant l'enfance a pu entraîner des niveaux élevés et durables d'hormones de stress comme le cortisol (hormones qui sont responsables d'une augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, ndlr). Le fait de vivre cela pendant l'enfance a pu avoir des effets durables sur le cerveau en développement et sur la capacité de l'enfant à réagir au stress", a commenté Esme Fuller-Thomson, l'une des auteures. Cette découverte serait une piste pour améliorer la prévention en matière d'AVC, notamment chez les personnes qui ont connu un divorce parental. D'autres recherches sont toutefois nécessaires pour établir les liens de causalité.