L'excès de poids ne faiblit pas en France
Une femme sur trois et plus d'un homme sur deux sont en surpoids, tandis que l'obésité touche environ 15% des Français, révèle une vaste étude menée par l'Inserm.
Près d'un Français sur deux de plus de 30 ans est concerné par un excès de poids (surpoids ou obésité), selon les premiers résultats d'une vaste étude portée par l'Inserm et la Caisse nationale de l'Assurance Maladie des travailleurs salariés (Cnamts) et menée auprès de 29 000 participants, âgés de 30 à 69 ans en 2013.
Dans le détail, la prévalence du surpoids (25 < IMC < 29,9) est de 41 % et 25,3 %, respectivement, chez les hommes et les femmes. Quant à l'obésité, définie par un IMC > 30kg/m2, elle avoisinerait les 16 %. "Ces données confirment les tendances observées dans l'enquête ObÉpi (2012) qui recueille, tous les trois ans, des données sur la prévalence du surpoids et de l'obésité", commente l'Inserm. Par comparaison, en 1997, 29,8 % des Français étaient en surpoids et 8,5 % présentaient une obésité. Rappelons toutefois que cette même étude avait observé un ralentissement de la progression de l'excès de poids entre 2009 et 2011.
Pourquoi les femmes sont-elles moins en surpoids ? Les résultats varient selon le sexe. Ainsi, le surpoids touche davantage les hommes (41 %) que les femmes (25 %). Pourquoi une telle différence ? Interrogé par Le Parisien, le Dr Sébastien Czernichow, chef du service nutrition à l'hôpital Georges Pompidou et chercheur à l'Inserm, avance que la pression sociale est plus forte chez les femmes. "Le culte de la minceur pèse dans les statistiques", selon lui. En revanche, en ce qui concerne l'obésité, la prévalence est quasiment identique, sauf pour l'obésité abdominale (définie par un tour de taille ≥94 cm pour les hommes et ≥80 cm les femmes), plus fréquente chez les hommes (48,5 % versus 41,6 %).
L'étude identifie également les régions où la prévalence de l'obésité est la plus forte. Il s'agit du Nord, pour lequel la prévalence de l'obésité atteint 25,6 %, et la Meurthe et Moselle (22,9%). A l'inverse, Paris est le département le moins touché par l'obésité, avec une prévalence de 10,7 %.
Vers les 200 000 volontaires. Cette étude, lancée en 2012, a pour objectif de suivre à terme 200 000 Français. Ses premiers résultats viennent d'être publiés dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de Santé publique France.
Pour participer à l'étude, écrire à contact@constances.fr et sur le site www.constances.fr