Consommer des insectes n'est pas sans risque
En Europe, la consommation d’insectes progresse. Face à ce nouveau phénomène, l’Anses s’est intéressée aux possibles risques sanitaires. On fait le point.
La consommation d’insectes ou entomophagie fait partie de la culture alimentaire traditionnelle de certains pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’était quant à elle déjà prononcée en faveur du développement de l’élevage d’insectes à grand échelle, estimant que cela permettrait de répondre aux inquiétudes grandissantes sur la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en protéines.
A la conquête de l'Europe. Cette nouvelle forme d’alimentation est en train de conquérir l’Europe. Plusieurs projets industriels et programmes de recherche liés à ce secteur s’y mettent progressivement en place. Dans cette perspective, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a réalisé un état des lieux des possibles risques sanitaires liés à la consommation d’insectes à la fois en alimentation animale et humaine. Des normes spécifiques et un encadrement adapté pourront ensuite être fixés.
Risque d'allergies. Comme tout aliment, un insecte peut véhiculer certains dangers. Ils peuvent être liés aux parties dures de l’insecte (dard, rostre…), à des substances chimiques (venins, pesticides, facteurs antinutritionnels…), à des parasites, virus et bactéries ainsi qu’à leurs conditions d’élevage. L’Anses met aussi en garde quant aux allergènes communs à l’ensemble des arthropodes (crustacés, mollusques, acariens…). Les insectes comestibles peuvent par ailleurs devenir tout simplement impropres à la consommation suite à une mauvaise conservation. Face à ces nombreuses incertitudes, l’Anses recommande d’établir des listes des espèces pouvant être consommées ou non. Elle préconise également d’encadrer l’élevage et la production des insectes et de leurs produits.