Sucré ou salé : une histoire de sexe !
Pourquoi certains préfèrent les chips et le fromage, quand d'autres seraient davantage attirés par les viennoiseries et le chocolat ? Une question de sexe selon une étude...
Quelque 37 181 adultes de la cohorte Nutrinet-Santé ont participé à une vaste étude visant à établir des liens entre l'attirance pour les aliments gras-sucré ou gras-salé et le profil socio-démographique et psychologique. Ils ont donc répondu à un questionnaire aux questions toutes plus alléchantes les unes que les autres : "Vous êtes chez un glacier ? Demandez-vous un supplément chantilly ?" ou encore "Vous arrive-t-il de manger du Nutella à la petite cuillère ?". L'étude, publiée dans le British Journal of Nutrition, arrive à la conclusion suivante : les goûts varient selon le sexe. L'attirance pour le gras-sucré serait donc plus forte chez les femmes, tandis que l'attirance pour le gras-salé serait davantage masculine.
Une histoire d'hormones ? Pour expliquer ces résultats somme toute étonnants, l'une des auteurs de l'étude, le Dr Aurélie Lampuré, avance deux explications. Partant du constat que les enfants n'ont pas les même goûts que les adultes, elle fait l'hypothèse que les hormones sexuelles pourraient les modifier au moment de l'adolescence. Ce n'est qu'à partir de la puberté, au moment du déferlement hormonal, que les écarts commenceraient à se remarquer. Seconde hypothèse : l'influence du marketing. "Certains produits vont être plus destinés aux femmes comme les yaourts, d'autres plus aux hommes comme le fromage", détaille-t-elle dans le Quotidien du Médecin.
Autre résultat, les jeunes et les personnes de faibles niveaux socio-économiques sont plus attirés par les aliments gras. L'attirance pour le gras est ainsi 5 à 10 fois plus élevée chez les individus les plus jeunes. Par ailleurs, les personnes attentives à leur alimentation sont moins attirées par le gras que celles qui ont tendance à manger sous le coup de l'émotion.
Les fumeurs, attirés par le salé. Autre résultat surprenant : les fumeurs et les consommateurs d'alcool sont beaucoup plus attirés par le salé. Une explication physiologique selon les auteurs de l'étude. Si les fumeurs sont plus attirés par les aliments salés, c'est parce qu'ils ont davantage besoin de percevoir le goût.