Une semaine pour prévenir les chutes à domicile
Chaque année, plus de 8 000 personnes de plus de 65 ans décèdent des suites d'une chute. C'est ce qui a conduit les autorités sanitaires à mettre en place une Semaine nationale de prévention des chutes au domicile de seniors, jusqu'au 15 octobre.
On n'y pense jamais et, pourtant, elles constituent de loin la première cause de décès parmi les accidents de la vie courante, avec environ 8 000 morts par an. Sans aller jusque-là, les études montrent qu'un tiers des plus de 65 ans et la moitié des plus de 85 ans font au moins une chute par an. Moins alertes, les personnes âgées tombent plus facilement et se blessent souvent plus gravement, fragilisées par l'ostéoporose, la maladie ou le vieillissement en général.
Perte d'autonomie
Le souci, c'est que leur environnement de vie n'est peut-être plus adapté à leur perte de mobilité ou leur fragilité. Les seniors restent, et c'est une vraie chance, de plus en plus longtemps autonome chez eux mais, "souvent, les gens ne se rendent pas compte que leurs capacités ont changé, souligne Elisabeth Hercberg, ergothérapeute. Ils continuent de faire des gestes qu'ils ont toujours fait, comme monter un escalier, utiliser un escabeau pour changer une ampoule, enjamber le rebord de la baignoire... Sans se rendre compte que c'est devenu dangereux." Les principaux facteurs de chute sont connus et bien identifiés : objets traînant au sol, mauvais éclairage, sol glissant ou irrégulier, tapis glissant, marches, lit trop bas...
Selon un sondage réalisé par l'institut OpinionWay en juillet 2011, les deux lieux identifiés comme les plus dangereux par les répondants sont l'escalier (37%) et la salle de bains (20%). "Ils ont raison, comment Elisabeth Hercberg. C'est effectivement dans ces deux pièces que s'expérimentent les premières pertes d'autonomie. (...) A ces deux pièces j'ajouterais les toilettes, qu'il est important d'équiper d'une cuvette rehaussée et de barres d'appui. Les personnes âgées se lèvent davantage la nuit et peuvent avoir besoin de ces aides."
Rendre l'autonomie
Malgré cette vague conscience du danger qui les guette potentiellement, les victimes n'ont tendance à agir sur leur environnement qu'une fois que le mal est fait, soit lorsqu'elles ont vu quelqu'un de leur entourage chuter, soit lorsqu'elles ont déjà fait une chute elles-mêmes. C'est pourquoi les autorités sanitaires souhaitent présenter, cette semaine, les différentes options sur les plans technique et financier.
"Il faut compter en moyenne 4000 euros pour s'équiper"
La première mission consiste à faire mieux connaître la tâche de l'ergothérapeute. Sollicité par la personne qui veut adapter son logis, il va d'abord dresser avec elle un bilan. Dans chaque pièce, il va lui faire effectuer les gestes du quotidien et noter ce qui pose problème, alors même que la personne concernée n'a pas nécessairement conscience d'avoir du mal à effectuer certains de ces gestes.
Il préconisera ensuite des changements pour sécuriser l'environnement : remplacement de la baignoire par une douche à l'italienne, pose d'un siège dans la douche, poignée près des toilettes pour se redresser, etc. Avec des spécialistes techniques, il va ainsi fournir un devis à la personne concernée.
Coût élevé
Et c'est là que se trouve le second frein à l'équipement : il faut compter en moyenne 4 000 euros pour s'équiper. Ces frais sont partiellement déductibles des impôts, mais les plus petits revenus sont évidemment désavantagés. Des aides financières existent cependant, qui sont encore trop mal connues. C'est un des autres points sur lesquels les prestataires de santé à domicile, par l'intermédiaire de leur syndicat Synalam, souhaite communiquer. Pendant toute la semaine, les adhérents du syndicat sont d'ailleurs disponibles, en agence mais aussi en se rendant chez les particuliers, pour leur expliquer comment procéder et équiper leur logement. Ils diffuseront par ailleurs de l'information sous forme de quiz et de conseils pour rester chez soi en toute sécurité.
Pour en savoir plus
Le site de l'Association nationale française des ergothérapeutes