Les plus de 50 ans doivent le surveiller : cet organe peut révéler un début de Parkinson, et ce n'est pas le cerveau
Bien avant l'apparition des symptômes moteurs.
Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente en France, avec près de 200 000 personnes touchées. Les principaux symptômes sont des tremblements, une raideur des muscles et une lenteur des mouvements… Cette maladie se caractérise par la destruction progressive des neurones qui produisent la dopamine, un messager chimique indispensable au contrôle des gestes. Jusqu'ici, la recherche pensait que le cerveau était le premier organe touché par la maladie. Pourtant, une récente étude américano-chinoise suggère qu'un autre organe pourrait, en réalité, être le tout premier touché par la maladie.
Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont analysé des échantillons de tissus provenant de deux groupes de patients : les premiers atteints de la maladie de Parkinson, les seconds souffrant d'un dysfonctionnement de cet organe précis, sans aucun trouble neurologique connu. Leur objectif : repérer la présence d'α-synucléine, une protéine qui, lorsqu'elle s'accumule, forme des amas toxiques capables de détruire les neurones. Les scientifiques ont ensuite injecté ces protéines anormales dans ce même organe chez des souris saines. Peu à peu, les animaux ont développé des symptômes caractéristiques de la maladie, suggérant que cette accumulation pourrait bien déclencher le processus pathologique… en dehors même du cerveau.
Cet organe clé, selon les résultats publiés dans Nature Neuroscience, est le rein. Les chercheurs ont observé que des reins sains filtrent efficacement l'excès d'α-synucléine présent dans le sang. Mais lorsque leur fonction est altérée, cette protéine s'élimine mal. Elle s'accumule alors dans le tissu rénal sous forme d'amas toxiques, puis remonterait jusqu'au cerveau en empruntant les nerfs, comme une autoroute invisible. "Cela suggère que le rein n'est pas seulement un dommage collatéral, il pourrait être la source", explique Zhentao Zhang, l'auteur principal de l'étude. "L'insuffisance rénale chronique pourrait augmenter le risque de maladie de Parkinson."
Si cette hypothèse se confirme, elle pourrait transformer notre approche de la maladie. Car si l'accumulation d'α-synucléine peut être détectée dans les reins avant l'apparition des troubles moteurs, cela ouvrirait la voie à un dépistage bien plus précoce. "Cette étude est un rappel puissant que les maladies neurodégénératives peuvent avoir des racines au-delà du cerveau." Prendre soin de la santé rénale pourrait ainsi devenir un geste clé pour prévenir la maladie de Parkinson.