Si cette partie du corps décline à 40 ans, le risque de déclin cognitif est "accru" selon des chercheurs
Surtout chez les femmes.

Les performances du cerveau commencent à diminuer aux alentours de 50 ans, c'est naturel. Ce déclin cognitif peut se manifester par des trous de mémoire, des difficultés à comprendre certaines choses, à raisonner, à rester concentré. Au fil des années, il peut aussi provoquer des changements d'humeur ou de comportement. Et ce n'est pas sans conséquence : ces troubles affectent le jugement, la prise de décision, et à terme, l'autonomie de la personne. La bonne nouvelle c'est qu'on peut prévenir le déclin cognitif. Des chercheurs japonais ont d'ailleurs montré qu'un changement physique précoce pouvait permettre de repérer les personnes à risque.
Les scientifiques ont mené une étude sur 263 participants, âgés de 40 ans et plus. Ils ont utilisé un indicateur peu connu mais prometteur appelé "angle de phase" ou "PhA". Celui-ci se mesure grâce à une balance spéciale, utilisée en médecine pour analyser la composition corporelle. Le chiffre de cette mesure reflète la qualité des cellules musculaires, un peu comme on évaluerait la performance d'une batterie : plus les cellules sont en forme, plus le PhA est élevé. Pour compléter leurs analyses, les chercheurs ont observé la masse musculaire des sujets, la force des mains et les capacités cognitives. Le but était de trouver un lien entre ces mesures et les signes précoces de troubles cognitifs.
"Nos résultats suggèrent que l'angle de phase est utile pour évaluer la sarcopénie (syndrome gériatrique caractérisé par une perte progressive de la masse et de la fonction musculaire-squelettique ndlr), mais aussi comme marqueur potentiel du déclin cognitif précoce", expliquent les chercheurs dans la revue Journal of Cachexia, Sarcopenia and Muscle. Plus précisément, "nous avons constaté qu'un angle de phase plus élevé est associé à un risque moindre de troubles cognitifs légers". Surtout chez les femmes. Cela signifie que la qualité musculaire, et pas seulement la masse musculaire, pourrait jouer un rôle clé dans la survenue de troubles cognitifs. Perdre du muscle ou avoir des cellules musculaires de mauvaise qualité à 40 ans pourrait entraîner un risque "accru" de déclin cognitif, selon les auteurs.
Ce lien muscle-cerveau ouvre une piste prometteuse pour améliorer les bilans de santé après 40 ans. Le PhA étant un examen simple à faire, la qualité musculaire pourrait être mesurée comme on mesure le cholestérol ou la tension. En attendant ce progrès, les chercheurs rappellent qu' "adopter des comportements personnels visant à améliorer la qualité musculaire peut servir de mesure préventive contre la démence, en particulier chez les femmes". Par exemple : avoir une activité physique quotidienne notamment des exercices de renforcement musculaire, rester bien hydraté, manger suffisamment de protéines et faire attention à son sommeil.