Les personnes qui font ce métier ont plus de risque d'avoir une tumeur cérébrale

Les personnes qui font ce métier ont plus de risque d'avoir une tumeur cérébrale

Surtout s'ils le font depuis longtemps.

Près de 6000 nouveaux cas de cancers du cerveau sont recensés chaque année en France. Parmi ces cancers, les médecins distinguent les tumeurs primitives c'est-à-dire qui prennent naissance dans des cellules du cerveau, des tumeurs secondaires à un cancer ayant débuté ailleurs dans l'organisme. La majorité des cancers primitifs du cerveau sont des gliomes. Ils sont graves et de plus en plus étudiés pour comprendre leurs causes. Une récente étude de l'Université de Californie à San Francisco apporte un nouvel éclairage sur les facteurs de risque associés à cette maladie mortelle, notamment en ce qui concerne certaines professions.

Grâce au séquençage génomique et aux méthodes d'analyse statistique, les chercheurs ont pu examiner précisément comment les expositions professionnelles et environnementales affectent le risque de développer un gliome. L'étude a impliqué 35 participants, dont 17 personnes atteintes de gliome et ayant des antécédents professionnels spécifiques par rapport à 18 personnes atteintes de gliome sans les mêmes antécédents professionnels. Les résultats ont montré une corrélation significative entre l'exposition aux haloalcanes et la présence de mutations génétiques spécifiques dans les tumeurs des professionnels.

Les haloalcanes sont des composés chimiques présents dans certains extincteurs, retardateurs de flamme, et pesticides. D'après les chercheurs, le métier de pompiers augmente ainsi le risque de gliome. "Il y avait une corrélation positive chez les pompiers entre le nombre de mutations spécifiques associées à l'exposition aux haloalcanes et les années de lutte contre les incendies" expliquent les auteurs dans l'ACS Journal. Le gliome se déclarait en moyenne 7 ans après l'exposition. Curieusement, parmi les non-pompiers (groupe témoin des 18 personnes), ceux ayant le nombre le plus élevé de ces mêmes mutations étaient souvent employés dans des métiers les exposant également à ces produits chimiques, comme la peinture ou la mécanique.

Ces découvertes soulignent l'importance d'adopter des mesures de sécurité accrues pour protéger les travailleurs contre l'exposition aux substances chimiques nocives et réduire ainsi le risque de gliomes et d'autres maladies graves. Elles rappellent également la nécessité de poursuivre les recherches pour mieux comprendre et prévenir les risques liés aux environnements professionnels.