Nouveau coronavirus 2025 : dangereux pour l'Homme, qu'en Chine ?

5 ans après la pandémie, un nouveau coronavirus a été détecté en Chine.

Nouveau coronavirus 2025 : dangereux pour l'Homme, qu'en Chine ?
© Phimwilai - stock.adobe.com

Le 18 février 2025, des chercheurs de l'Institut de virologie de Wuhan, ville chinoise où la pandémie avait vu le jour, ont mis en évidence une nouvelle lignée distincte de coronavirus, appelée "HKU5-CoV-2" détecté sur des chauve-souris. Autrement dit, ce n'est pas un variant du Covid-19. Doit-on craindre une nouvelle pandémie ?

Comment est-il apparu ?

Pour comprendre cette découverte, il faut tout d'abord savoir qu'il existe des centaines de coronavirus, mais très peu sont contagieux pour l'Homme. Sont notamment concernés Sras, le Sras-CoV-2 et le MersCoV. Dans le cas du Covid-19, le virus a franchi la barrière inter-espèce. "Pour initier l'infection d'une cellule, le virus enveloppé a besoin d'une protéine de surface qui reconnait une protéine particulière à la surface de la cellule, le récepteur", explique l'INRAE dans un communiqué. "Ces interactions entre protéines sont spécifiques, comme une clé reconnaitrait une serrure, et permettent au virus de fusionner avec la cellule hôte. Une fois que la fusion a eu lieu, le virus peut y introduire son matériel génétique pour se multiplier par la suite." Ce nouveau virus est donc capable d'utiliser un récepteur ACE2 humain pour entrer dans les cellules. Il s'agit du même récepteur utilisé par le SARS-CoV-2, le tristement célèbre Covid-19. Cette étude "souligne leur risque zoonotique potentiel", affirment les chercheurs dans la revue scientifique Cell.

Peut-il contaminer l'Homme ?

Aucun cas d'infection chez l'être humain n'a été identifié pour l'instant. En revanche, comme pour le Covid-19, un tel virus pourrait théoriquement franchir la barrière inter-espèce, en utilisant les récepteurs ACE2 d'autres espèces. Dans leur étude, le virus a été isolé en laboratoire par les chercheurs. Ces derniers ont pu montrer que le virus était capable d'infecter des cellules humaines ainsi que des organoïdes imitant les tissus respiratoires et intestinaux humains. "Cependant, le risque potentiel de propagation humaine des merbecovirus animaux reste à étudier", nuancent les scientifiques.

Quel traitement pour le soigner ?

Des traitements potentiels ont été testés par les scientifiques chinois. Des anticorps et un inhibiteur appelé EK1C4 ont empêché le virus d'entrer dans les cellules. Des médicaments comme le nirmarelvir, le remdesivir et le GC376 ont bloqué la multiplication du virus en laboratoire. En revanche, les anticorps conçus contre le SARS-CoV-2 n'ont pas réussi à neutraliser efficacement le HKU5-CoV-2. "Il faut continuer à l'étudier, déclare Christian Jacob, ex-président de l'Association des microbiologistes du Québec, dans un entretien accordé au Journal de Montréal. Peut-être que ce n'est pas lui qui va être [d'une grande] importance, mais si on en trouve un dans 5 ans qui a le même mécanisme d'action, en ayant étudié celui-là, on aura déjà des pistes de solutions."