Antioxydant, ce légume vert ferait passer la grippe plus vite
Face à la grippe, des chercheurs ont montré qu'une molécule présente dans certains légumes verts pouvait renforcer la barrière pulmonaire.
Difficile d'échapper au virus de la grippe tant l'épidémie bat son plein en France. Aucune région n'est épargnée. On le sait : l'alimentation a un grand rôle à jouer, permettant de booster son système immunitaire et mettre toutes les chances de son côté pour ne pas attraper la maladie ou mieux la combattre. Récemment, des chercheurs de l'Institut Francis Crick à Londres (Angleterre) ont découvert qu'une molécule présente dans certains légumes pouvait aider à atténuer les infections virales pulmonaires comme la grippe. Selon eux, "les molécules naturelles présentes dans les légumes crucifères – par exemple le brocoli, le chou, le chou frisé, le chou-fleur ou le chou kale– sont des "ligands" alimentaires de la procréation assistée, ce qui signifie qu'une fois consommées, elles ciblent un certain nombre de gènes, dont ceux capables de maintenir une barrière pulmonaire saine", expliquent-ils dans leur étude parue dans la revue Nature.
Moins de lésions pulmonaires et un poids conservé
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont mené une série d'expériences sur des souris volontairement infectées par le virus de la grippe. La moitié des souris ont été soumises à un régime à base de crucifères (avant et pendant l'infection) et l'autre a conservé une alimentation habituelle. Les chercheurs ont ensuite regardé ce qu'il se passait dans leurs poumons.
► Chez les souris qui mangeaient peu de crucifères, du sang a été trouvé dans les espaces pulmonaires, ce qui suggère que la barrière pulmonaire était endommagée et que le virus l'a bel et bien traversée.
► En revanche, chez celles qui mangeaient beaucoup de crucifères, peu de sang a été retrouvé dans les espaces pulmonaires et elles présentaient moins de lésions pulmonaires, ce qui montre que la barrière était plus solide et imperméable au virus. Ils ont également découvert que ces souris ne perdaient pas autant de poids lorsqu'elles étaient infectées par la grippe et étaient capables de mieux combattre l'infection.
Continuer à en manger quand on est malade
Si les résultats doivent encore être confirmés chez l'Homme, les chercheurs estiment que manger davantage de crucifères comme les brocolis ne peut être que bénéfique contre la grippe. Avant la maladie et surtout pendant. "Les gens sont peut-être moins susceptibles de maintenir une bonne alimentation lorsqu'ils sont malades, et ils n'absorbent donc pas les molécules des légumes qui font fonctionner le système immunitaire. C'est quand même une bonne idée de manger beaucoup de légumes crucifères, mais cela montre qu'il est encore plus important de continuer à en manger quand on est malade", concluent-ils. Le brocoli est un antioxydant naturel : c'est un légume vert riche en polyphénols, en vitamine C (c'est l'un des légumes qui en contient le plus), en fer végétal et en zinc, des nutriments qui contribuent au bon fonctionnement des défenses immunitaires. Il est également riche en sulforaphane, une molécule qui a des pouvoirs régénérants sur le système immunitaire qui a tendance à s'affaiblir en hiver ou avec l'âge. Pour rappel, le Programme National Nutrition Santé recommande de consommer chaque jour au moins 5 portions (de 80 g minimum) de fruits ou de légumes : idéalement, 3 portions de légumes et 2 de fruits. Une de ces portions peut par exemple être du brocoli ou du chou.