Cancer : 40% des femmes ne font pas ce test qui peut leur sauver la vie

Cet examen détecte 32 000 lésions précancéreuses et cancéreuses chaque année en France mais près d'une femme sur deux ne le fait pas, déplore l'Institut du Cancer.

Cancer : 40% des femmes ne font pas ce test qui peut leur sauver la vie
© belchonock-123rf

Plus de 3000 femmes ont découvert qu'elles avaient un cancer du col de l'utérus en 2023, avec un âge moyen au diagnostic de 55 ans. Il cause chaque année 1 100 décès. "C'est l'un des seuls cancers pour lesquels le pronostic se dégrade en France, avec un taux de survie à 5 ans en diminution (63% aujourd'hui)", déplore l'Institut national du Cancer (Inca). En cause notamment : une participation insuffisante au dépistage : 40% des femmes n'y participent pas ou pas régulièrement.

Un examen douloureux ?

Le dépistage du cancer du col de l'utérus s'inscrit dans le cadre d'un programme national organisé. Il est recommandé à toutes les femmes de 25 à 65 ans sans antécédents ni symptômes, vaccinées ou non contre les papillomavirus humains ou "HPV". Ces virus fréquents se transmettent le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration et peuvent causer des lésions  au niveau du col de l'utérus. Lésions qui peuvent évoluer vers un cancer : 32 000 lésions précancéreuses et cancéreuses sont découvertes chaque année grâce au dépistage -il réduit l'incidence du cancer du col de l'utérus de 90 %. Le dépistage se fait :

  • Soit par un examen cytologique : tous les trois ans entre 25 et 29 ans, après deux premiers examens annuels normaux.
  • Soit par un test HPV-HR : tous les cinq ans entre 30 et 65 ans.

Pris en charge à 100 % sans avance de frais

Il s'agit d'un prélèvement de cellules au niveau du col de l'utérus appelé communément "frottis". Il prend quelques minutes. Installée en position gynécologique dans le cabinet du professionnel, celui-ci insère un spéculum dans le vagin afin de visualiser le col de l'utérus. Il prélève des cellules au niveau du col qui sont ensuite introduites dans un récipient envoyé au laboratoire pour analyse. "Cet examen n'est pas douloureux, même si une gêne peut être ressentie" précise l'Inca.

Concrètement, si vous avez effectué un dépistage du cancer du col de l'utérus au cours des trois ou cinq dernières années, selon votre âge, rien ne change. Lors de votre prochain dépistage, vous serez informée par votre professionnel de santé de la transmission de vos résultats au Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) dont vous dépendez. En revanche, les femmes qui n'ont pas fait leur dépistage dans l'intervalle de temps recommandé, reçoivent un courrier d'invitation qu'il faut présenter à son gynécologue, médecin traitant ou sage-femme. 

Les dépistages par examen cytologique ou test HPV sont pris en charge à 100% par l'Assurance maladie sans avance de frais. La consultation avec le professionnel de santé est prise en charge dans les conditions habituelles par votre caisse d'Assurance maladie et votre complémentaire santé.

Pour inciter les femmes à se faire dépister, l'Institut national du cancer a développé de nombreux formats d'information (chroniques sonores diffusées sur plus de 1 000 radios, web radios et sites internet, dépliant d'information didactique, bande dessinée...) permettant à chacune d'entre elles de comprendre les enjeux de ce dépistage qui peut leur sauver la vie. Enfin, pour les plus jeunes, il existe un moyen de prévention efficace contre le cancer du col de l'utérus : la vaccination contre les HPV, recommandée pour les jeunes filles et pour tous les garçons de 11 à 14 ans, avec un rattrapage vaccinal possible entre 15 et 19 ans.