Dîner tard augmenterait le risque d'AVC- voici l'heure à laquelle prendre vos repas
Des chercheurs français démontrent l'importance de respecter le rythme circadien du corps quand on mange pour réduire son risque cardiovasculaire. Plus encore chez les femmes.
Des études scientifiques l'ont prouvé : l'alimentation joue un rôle crucial dans la survenue des maladies cardiovasculaires, comme une insuffisance cardiaque, un infarctus du myocarde ou encore un accident vasculaire cérébral (AVC). Par exemple, manger trop gras ou trop salé augmente la tension artérielle, le taux de cholestérol, encrasse les artères et les vaisseaux sanguins. A contrario, manger des fibres, des fruits et des légumes, du poisson gras aide le cœur à rester en bonne santé. Mais ce n'est pas tout : l'heure à laquelle nous mangeons dans la journée aurait également une influence sur le risque d'accidents cardiovasculaires. C'est en tout cas ce que suggère une étude française publiée le 14 décembre dans Nature Communications. Des chercheurs de l'INRAE, de l'Inserm, de la Sorbonne et de l'Institut de santé globale de Barcelone ont suivi plus de 103 000 personnes de la cohorte NutriNet-Santé entre 2009 et 2022, dont 79% de femmes âgées en moyenne de 42 ans. Pour réduire le risque de biais, ils ont pris en compte plusieurs facteurs (âge, sexe, situation familiale), la qualité de l'alimentation, le mode de vie (métier sédentaire, activité physique...) et la qualité du sommeil.
L'heure du petit-déjeuner a aussi un impact sur le coeur
D'après leurs observations, manger tardivement pour le premier ou le dernier repas de la journée serait associé à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. Concrètement :
► Manger très tard le matin ou carrément sauter le petit-déjeuner serait associé à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires, avec une augmentation de 6% du risque par heure. Par exemple, une personne qui a pour habitude de prendre son petit-déjeuner à 9h aurait 6% de risque en plus d'avoir une maladie cardiovasculaire qu'une personne qui a l'habitude de le prendre à 8h, décrivent les auteurs.
► Dîner tardivement, après 21h, est associé à une augmentation de 28% du risque de maladie cérébrovasculaire comme les AVC, par rapport à une dernière prise alimentaire avant 20h, en particulier chez les femmes.
► En revanche, une durée plus longue du jeûne nocturne, entre la dernière prise alimentaire de la journée et la première du lendemain serait associé à une réduction du risque de maladie cérébrovasculaire.
Il faudrait donc idéalement dîner tôt (avant 20h) ET prendre son petit-déjeuner tôt (vers 7h-8h) pour laisser environ 12 heures de jeûne au corps. "Le mode de vie moderne conduit à des comportements alimentaires spécifiques comme la prise tardive du dîner ou le saut du petit-déjeuner [...] En plus de la lumière, le cycle quotidien des prises alimentaires (repas, collations...) en alternance avec les périodes de jeûne synchronise les horloges internes, -ou rythmes circadiens- des différents organes du corps, influençant notamment des fonctions cardiométaboliques comme la tension artérielle. La chrononutrition émerge comme un domaine d'importance pour comprendre la relation entre le moment de la prise alimentaire, les rythmes circadiens et la santé", expliquent les chercheurs qui précisent que ces résultats doivent être répliqués à d'autres cohortes et confirmés par d'autres études scientifiques.