Après l'amibe mangeuse de cerveau, une nouvelle bactérie se multiplie sur les plages
Avec le réchauffement des océans, une espèce de bactérie dite "mangeuse de chair" se développe dans les océans. Elle a été retrouvée dans des algues présentent sur certaines plages...
Avec le réchauffement des océans, une espèce de bactérie dite "mangeuse de chair", retrouvée dans des algues brunes appelées "sargasses", se multiplie et pourrait provoquer des infections potentiellement mortelles chez l'Homme, rapporte le magazine Insider, citant les travaux de recherche de scientifiques de la Florida Atlantic University (FAU) qui ont fait l'objet d'une publication début 2023 dans la revue Scientific Reports. Ces bactéries, appelées Vibrio Vulnificus, se trouvent dans l'eau chaude (plus de 20°C), et se développent dans d'importantes masses d'algues brunes qui fleurissent dans l'Océan Atlantique et qui s'échouent notamment sur les plages de Floride (sud-est des Etats-Unis), comme les célèbres Miami Beach et Key Biscayne. Ingérée par l'Homme quand il mange des crustacés contaminés ou crus, particulièrement des huîtres, cette bactérie pourrait causer une infection dite "mangeuse de chair" ou "fasciite nécrosante" entraînant des symptômes tels qu'une diarrhée aqueuse, de la fièvre, des frissons, des nausées et des crampes d'estomac, apparaissant généralement dans les 24 heures après l'ingestion. Elle rappelle l'amibe mangeuse de cerveau, un micro-organisme unicellulaire de l'espèce Naegleria fowleri qui vit, lui, dans les eaux douces dont la température dépasse 25°C (lac, rivières...) et qui a été jusqu'à provoquer des décès aux Etats-Unis.
Ne pas boire l'eau de mer !
Cette bactérie peut également pénétrer dans le sang via la peau suite à une coupure, une morsure ou une plaie ouverte exposée à de l'eau de mer chaude contaminée. Dans ce cas, des cloques apparaissent sur la peau au niveau des plaies infectées. Les personnes en bonne santé développent généralement une maladie bénigne. Mais dans de rares cas, chez les personnes immunodéprimées par exemple (souffrant d'une maladie hépatique chronique), l'infection évolue rapidement en septicémie et peut être mortelle en quelques jours. Ces bactéries seraient "la principale cause de décès chez l'homme dans le milieu marin", indique Tracy Mincer, professeur adjoint de biologie à la Florida Atlantic University. Toutefois, que l'on se rassure, les infections à Vibrio sont rares : la Floride a enregistré 34 cas et 10 décès en 2021 et 74 cas et 17 décès en 2022 (augmentation anormale due aux impacts de l'ouragan Ian), selon le ministère de la Santé de Floride qui prévient qu'il n'y a aucune preuve de transmission interhumaine de Vibrio Vulnificus. Même si Vibrio Vulnificus menace majoritairement les Etats-Unis, les côtes atlantiques européennes, donc françaises sont concernées. Toutefois, dans une moindre mesure : 32 cas d'infections à vibrions non cholériques (dont fait partie l'infection à Vibiro vulnificus) ont été recensés entre 2001 et 2003 selon Santé publique France (derniers chiffres publiés sur le sujet). Pour éviter une infection, les chercheurs ont émis plusieurs recommandations quand vous êtes à la plage :
- Restez à l'écart des touffes d'algues et ne les touchez pas.
- Protégez toutes vos plaies (nouveaux piercings, tatouages, blessures) avec un pansement imperméable
- Ne buvez pas l'eau de mer ou du jus de poisson insuffisamment cuit
- Si vous recevez de l'eau salée ou du jus de poisson cru dans une plaie, lavez-la immédiatement avec de l'eau et du savon.
- Si vous commencez à ressentir les symptômes d'une infection à Vibrio, consultez immédiatement un médecin.