Bientôt un implant pour venir à bout de la hernie discale
Un nouvel implant biodégradable serait capable d'empêcher la réapparition d'une hernie discale après une opération. Il pourrait bientôt être proposé aux patients qui continuent à souffrir d'intenses douleurs lombaires.
Douleurs lombaires, raideurs, mal de dos... Voici les symptômes typiques d'une hernie discale, une maladie résultant d'une usure du disque intervertébral. Un implant biodégradable a récemment été mis au point par une équipe de chercheurs français de l'Inserm. Encore en développement, il permettrait d'éviter la récidive d'une hernie discale après une opération, tout en aidant les tissus du disque endommagé à se régénérer.
Hernie discale : un risque de récidive
La hernie discale est une maladie du disque invertébral qui peut être très douloureuse. Elle résulte de la compression d'un nerf au niveau de la colonne vertébrale. En principe, entre chaque vertèbre se trouvent des disques constitués de "noyau pulpeux" (une sorte de gel) et entourés d'un "anneau fibreux" (une sorte de gaine). Ces disques sont censés amortir les chocs et apporter de la flexibilité à la colonne vertébrale. Toutefois, en cas de sollicitations répétées, de traumatismes ou de faux mouvements, il arrive que l'anneau fibreux se fissure et laisse s'échapper le contenu du noyau pulpeux. Cette expansion risque alors de comprimer les nerfs au niveau de la colonne vertébrale et peut entraîner des douleurs dans le bas du dos, au niveau des lombaires. Ces douleurs peuvent également irradier "dans les jambes si le nerf sciatique est touché", précise l'Inserm dans un article du 21 août 2019.
Pour les hernies les plus graves et lorsque les douleurs sont insupportables, le patient peut avoir recours à une opération chirurgicale qui permet de retirer le noyau pulpeux responsable de la compression du nerf. Néanmoins, la déchirure au niveau de l'anneau fibreux reste malgré tout présente et il y a un réel risque de récidive.
"Un implant qui permet de régénérer les tissus endommagés"
Cet implant très prometteur, déjà testé avec succès sur des moutons, "est composé d'un assemblage de lamelles, elles-mêmes constituées d'un réseau poreux de fibres alignées de polycaprolactone, un matériau biodégradable couramment utilisé dans le domaine médical", détaille l'Inserm. Grâce à sa structure concentrique, il sert d'échafaudage et permet de combler la fissure de l'anneau fibreux, tout en stimulant la régénération des tissus endommagés. "En l'espace d'un mois seulement, les cellules de l'anneau y ont proliféré tout en produisant du collagène", explique Catherine Le Visage, directrice de recherche Inserm dans le laboratoire Médecine régénératrice et squelette* à Nantes. Le collagène est une protéine qui forme le cartilage de l'anneau fibreux et lui permet de limiter l'expansion du contenu du noyau pulpeux.
Avant de lancer des essais cliniques, l'équipe de l'Inserm doit poursuivre ses recherches. Elle travaille à faire disparaître l'implant en même temps que les tissus détériorés se régénèrent. "Nous cherchons à adapter la dégradation du matériau de l'implant à la régénération rapide des tissus," explique la chercheuse. Si les résultats sont concluants, cet implant pourra être proposé aux patients qui, malgré les prises en charge classiques (anti-inflammatoires, infiltrations, kinésithérapie), continuent de souffrir.
Sources : Article "Hernie discale : Un implant pour régénérer les tissus opérés", publié le 21 août 2019 sur le site de l'Inserm, dont les travaux "In vitro and in vivo evaluation of an electrospun-aligned microfibrous implant for Annulus fibrosusrepair" ont été publiés dans la revue Biomaterials.