La sophrologie, une nouvelle thérapie pour lutter contre l'asthme ?
Une étude française offre de nouvelles perspectives quant à la prise en charge de l'asthme. Elle montre l'intérêt de la sophrologie pour améliorer l'état de santé des patients.
L'asthme est une maladie respiratoire chronique qui touche 4 millions de personnes en France. Causée par une l'inflammation des bronches, elle se manifeste par des difficultés respiratoires, une toux chronique et une sensation d'oppression dans la poitrine. Les enfants sont particulièrement à risques (10 à 16% d'enfants asthmatiques contre 6,7% d'adultes, selon l'Inserm). Les médecins prescrivent majoritairement des corticoïdes, des bronchodilatateurs et de l'oxygénothérapie afin de réduire l'inflammation. L'utilisation de médecines alternatives reste quant à elle peu fréquente. D'abord, en raison d'un manque de preuves et d'études appuyant l'utilité et l'efficacité réelle de ces méthodes. Par ailleurs, de nombreux professionnels de la santé restent réticents vis-à-vis des médecines douces, arguant par exemple que des pratiques telles que la sophrologie ne sont pas reconnues, ni définies par le ministère de la Santé dans le code de la santé publique.
La sophrologie : un complément des traitements classiques
Au CHU de Montpellier, une équipe du département de cardiologie et pneumologie pédiatrique a étudié l'influence de la sophrologie sur l'amélioration de l'état de ses jeunes patients. Les 74 enfants, âgés de 6 à 17 ans, étaient répartis en deux groupes de 37 patients et suivaient chacun un traitement différent. Le premier groupe recevait le traitement traditionnel à base de médicaments et le deuxième groupe suivait en plus des séances de sophrologie d'une heure. L'étude publiée dans Pediatric Pulmonology (mai 2018) conclue que la sophrologie représente une "thérapie adjuvante prometteuse pour le traitement actuel de l'asthme chez les enfants". Les chercheurs ont en effet constaté, dans le groupe traité par sophrologie, une nette amélioration de la vitesse de l'air lors de l'expiration, de la quantité d'oxygène transportée par les globules rouges et une plus grande facilité à inspirer et à expirer (débit expiratoire de pointe de 30 L/min contre 20 L/min, amélioration de l'indice de saturation en oxygène et 2 points de différence pour le score de dyspnée).
Des résultats prometteurs mais à confirmer
Cependant, les investigateurs n'ont pas noté de différences significatives entre les deux groupes, ni au niveau de la dose ou de l'utilisation du traitement conventionnel, ni au niveau de la durée d'hospitalisation. En conclusion, la sophrologie pourrait être une solution intéressante pour améliorer la prise en charge de l'asthme, en complément des traitements classiques. Ces résultats doivent cependant être confirmés par d'autres études et élargis à des échantillons de plus grandes tailles. Prochaine étape, l'équipe du centre hospitalier de Montpellier va étudier l'influence de 7 séances de sophrologie sur les enfants souffrants de cardiomyopathie.