Pourquoi le nombre d’asthmatiques augmente-t-il ?
Plus de 4 millions de personnes sont asthmatiques en France. L’asthme est aussi la première maladie chronique de l’enfant. Quels sont ses causes et facteurs de risques ? Réponses.
C'est aujourd'hui la journée mondiale de l'asthme, une pathologie respiratoire qui touche tous les groupes d'âges, même si elle se déclare souvent pendant l'enfance. Cette affection est due à une inflammation des voies respiratoires et se manifeste par une gêne respiratoire pouvant aller de la toux à la crise d'asthme. Lors d'une crise, la paroi des voies respiratoires gonfle, ce qui entraîne un rétrécissement de leur calibre et réduit le débit de l'air inspiré et expiré. C'est un peu comme si l'asthmatique respirait au travers d'une paille. Oppressé, il a alors des difficultés pour chasser l'air emprisonné dans ses poumons lors de l'expiration. Pour autant, la sévérité et la fréquence des crises varient d'une personne à l'autre.
Hérédité, pollution, allergies... Pour l'heure, les causes profondes de l'asthme ne sont pas totalement élucidées. Ce que l'on sait en tout cas, c'est qu'il s'agit d'une pathologie multifactorielle, liée à la fois à notre terrain génétique et à notre environnement. Ainsi, les enfants de parents asthmatiques ont plus de risque de souffrir d'asthme, même si ce n'est pas systématique. A l'inverse, lorsqu'aucun des parents n'est allergique, le risque pour un enfant de l'être est de 15 %. Par ailleurs, l'exposition à des allergènes, surtout pendant l'enfance, est un facteur de risque des allergies, puis de l'asthme. Quels sont ces allergènes ? Principalement, les acariens nichés dans vos literies ou vos moquettes. Mais aussi les poussières présentes à l'intérieur même des habitations (responsables de 75% des asthmes allergiques de l'enfant). Dans les nouveaux appartements labellisés "BBC" (bâtiment basse consommation), l'étanchéité des fenêtres est réduite afin de limiter les pertes thermiques, ce qui réduit la perméabilité à l'air. Aussi, lorsque les filtres ne sont pas changés, l'air passe par un filtre saturé en poussières... Ce qui est très mauvais pour les bronches. Les allergènes sont également nocifs lorsqu'ils se trouvent dans l'air extérieur, à l'exemple des pollens. Le tabagisme passif est aussi un facteur de risque. De même que la pollution de l'air et le réchauffement climatique sont très certainement impliqués dans l'augmentation des allergies et donc de l'asthme.
Comment être moins exposé aux allergènes ? Au quotidien, il est possible de limiter l'apparition de l'asthme en limitant les contacts avec les allergènes, notamment chez les plus jeunes. Premier conseil, chassez les acariens ! Ils sont partout autour de vous, mais le problème, c'est que vous ne les voyez pas... Pour les éviter, sans pour autant devenir un obsessionnel du ménage, veillez à choisir une literie synthétique et à la laver régulièrement. Il existe des couettes anti-acariens mais il faut savoir que les tests sont réalisés in vitro et sur un temps court, donc dans des conditions qui diffèrent de la réalité. Sur le long terme, le plus efficace reste le lavage à 40° C. Eviter aussi d'accrocher des tissus et tapisseries aux murs. Et préférez les linoléum, carrelages, parquets... aux tapis et moquettes, véritables concentration de poussières et acariens ! Les produits d'entretien étant particulièrement toxiques pour les bronches, limitez leur utilisation et référez-vous à l'Ecolabel européen afin de choisir les moins nocifs. D'une manière générale, il est indispensable d'aérer matin et soir les pièces de vie afin de favoriser l'évacuation des allergènes. Notez enfin que les huiles essentielles, de même que les bougies et les parfums d'intérieur, libèrent des substances nocives (formaldéhyde, benzène), irritantes pour les personnes allergiques et asthmatiques, en particulier lorsqu'ils sont diffusés sous forme d'aérosols. Et surtout, ne laissez pas traîner une allergie, sans quoi elle risquerait d'évoluer en asthme : dans le doute, consultez rapidement un allergologue.
L'asthme n'est pas un problème de santé publique spécifique aux pays développés. L'incidence de la maladie augmente en effet considérablement sur l'ensemble de la planète. Au total, selon l'OMS, 100 à 150 millions de personnes dans le monde, soit à peu près l'équivalent de la population de la Fédération de Russie, souffrent d'asthme et leur nombre est en augmentation. Le nombre d'asthmatiques augmente ainsi de moitié tous les 10 ans. De plus, au niveau mondial, l'organisation estime que les coûts associés à l'asthme dépassent ceux de la tuberculose et de l'infection à VIH/SIDA réunis. En France, les experts soulignent régulièrement l'augmentation de la prévalence des allergies. Or, lorsque leur prise en charge est insuffisante, le risque d'évolution vers l'asthme augmente.
Plus d'infos sur le site de l'association Asthme et Allergies