Dans plus de la moitié des cas, les victimes d'infarctus sont… des femmes
A travers un clip réalisé par Maïwenn, la Fédération Française de Cardiologie sensibilise les femmes, même jeunes, aux risques cardiovasculaires.
Homme, plutôt bedonnant, fumeur, la cinquantaine… C'est le profil que l'on imagine lorsqu'on pense aux pathologies cardiovasculaires. La réalité est toute autre : l'infarctus, mais aussi les accidents vasculaires cérébraux (AVC) progressent fortement chez les femmes de moins de 50 ans.
Le problème, c'est que les femmes manquent d'information. "Nous devons lutter contre un préjugé et informer les femmes que l'infarctus du myocarde n'est pas une maladie réservée aux hommes, explique le Pr Claire Mounier-Vehier, Présidente de la Fédération Française de Cardiologie. Les infarctus chez les femmes de moins de 50 ans ont triplé ces 15 dernières années. Elles doivent prendre soin de leur cœur et de leurs artères."
Pour mieux sensibiliser les femmes, la Fédération Française de Cardiologie s'est associée à la réalisatrice Maïwenn. A travers un film court, mais percutant, elle parvient ainsi à faire passer un message simple : les maladies cardiovasculaires touchent aussi les jeunes femmes.
Le coupable numéro : le tabac. Selon l'Institut de veille sanitaire, entre 2002 et 2008 en France, le nombre de personnes hospitalisées pour un infarctus du myocarde a baissé dans toutes les classes d'âges chez les hommes (- 8,2% de 45 à 54 ans). Sur la même période, il a progressé chez les femmes (+ 17,9% de 45 à 54 ans). Et pour cause : leur mode de vie s'étant calqué sur celui des hommes, elles ont aussi adopté leurs mauvaises habitudes. Les femmes fument de plus en plus et de plus en plus tôt, elles mangent moins bien, elles sont davantage stressées et ont un rythme de vie le plus souvent sédentaire.
"Avant 50 ans, plus d'un infarctus sur deux chez la femme est lié au tabac !", expliquait au JournalDesFemmes, le Pr Claire Mounier-Vehier, lors d'un précédent dossier. L'association tabac /pilule est également redoutable : après 35 ans, prendre une contraception aux oestrogènes de synthèse, tout en fumant, multiplie par 30 le risque d'infarctus. "Le choix du contraceptif doit absolument tenir compte du risque cardiovasculaire individuel de chaque femme."
Le stress aussi. En outre, les femmes sont toujours plus actives, jonglant entre vie professionnelle et vie familiale. Au final, la tension accumulée génère énormément de stress, lequel est un facteur de risque cardiovasculaire. Et pour cause : le stress augmente la rupture des plaques de cholestérol, favorisant ainsi les infarctus. Indirectement, le stress chronique conduit aussi les femmes à grignoter davantage et à fumer… Ce qui augmente encore plus les risques.
Infarctus : des signes atypiques chez les femmes. La douleur dans la poitrine, celle qui irradie le bras gauche et la mâchoire, elle parle à tout le monde. En fait, il s'agit de la description d'un signe clinique typiquement masculin. "Non seulement les femmes ne sont pas informées, mais le pire, c'est que les médecins non plus !", nous avait expliqué la cardiologue. Car chez les femmes, l'infarctus peut se traduire par d'autres signes, comme des nausées, des palpitations à l'effort, un essoufflement, une douleur au milieu du dos, une fatigue inhabituelle… Trop souvent, ces signes sont assimilés à de l'angoisse. Résultat : le médecin a tendance à orienter son diagnostic vers un syndrome anxieux, voire une dépression. S'en suit un retard de diagnostic qui peut être pénalisant. Les études montrant même que les femmes arrivent dans les services d'urgence une heure plus tard que les hommes… Une véritable perte de chance donc.
Consulter le Livre Blanc "Pour un plan cœur " remis aux autorités de santé en octobre 2014.
http://www.fedecardio.org/sites/default/files/presse/communiques/livre_blanc_0.pdf
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