Le burn-out toujours pas reconnu comme une maladie
Après avoir annoncé le 27 mai la reconnaissance du burn-out comme maladie, l'Organisation mondiale de la santé a rectifié le lendemain en précisant que cet état d'épuisement professionnel est un "phénomène lié au travail" mais pas "une condition médicale".
[Mis à jour le 29/05/2019] Lundi 27 mai 2019, alors que se tient la 72e Assemblée mondiale de la santé, on apprend que l'Organisation Mondiale de la Santé aurait reconnu le burn-out comme une maladie. Une grande première tant ce mal-être professionnel est aujourd'hui répandu. Mais le 28 mai, un porte-parole de l'OMS corrige : "L'inclusion dans ce chapitre (des "Facteurs influençant l'état de santé") signifie précisément que le burn-out n'est pas conceptualisé comme une condition médicale mais plutôt comme un phénomène lié au travail". "Le burn-out fait spécifiquement référence à des phénomènes relatifs au contexte professionnel et ne doit pas être utilisé pour décrire des expériences vécues dans d'autres domaines de la vie" ajoute par ailleurs l'OMS.
Fatigue et sentiments négatifs au travail
Selon la définition de l'OMS, le burn-out est un"syndrome conceptualisé résultant d'un stress chronique au travail qui n'a pas été pris en charge avec succès" . Il se caractérise par trois aspects :
- un sentiment de fatigue intense et d'épuisement,
- des sentiments négatifs ou cyniques liés au travail,
- une efficacité professionnelle réduite.
Les effets de l'épuisement professionnel sont d'abord visibles sur le lieu de travail : les personnes ressentent une profonde baisse de motivation ainsi qu'un manque d'efficacité et une baisse d'estime de soi. Elles se sentent dépassées par la charge de travail mais aussi frustrées.
Que changerait une reconnaissance du burn-out en tant que maladie ?
"La reconnaissance du burn-out est une première étape essentielle dans la reconstruction du salarié. Elle permet de mettre des mots sur les symptômes et d'obtenir enfin un diagnostic et un statut de malade. Lorsque l'on a souffert sur le lieu de travail, obtenir la reconnaissance de sa souffrance aide à s'apaiser et à se concentrer enfin sur son traitement et sa thérapie avec les professionnels" explique le Dr Claire Lewandowski, psychiatre.
Quel est le plus dur pour le salarié qui souffre de burn-out ?
Plus de 3 millions de personnes seraient concernées en France par le burn-out. "Un salarié qui souffre d'un burn-out a des angoisses et un mal-être tellement fort qu'il perd toute sa motivation à travailler, rencontrer des gens et faire des projets. Il ne s'investit plus, a des troubles de la mémoire et de la concentration souvent en lien avec des troubles du sommeil et de l'appétit, et peut même faire des crises de panique à l'idée de devoir se rendre au travail. Ses symptômes ont des répercussions sur sa vie personnelle et ses relations avec les autres. Dans les cas les plus graves, des idées suicidaires peuvent apparaître et mettre sa vie en danger" poursuit la psychiatre.
Jeu vidéo, transgenrisme : autres nouveautés de la liste des maladies de l'OMS
La CIM-11 publiée en juin 2018 et approuvée par les Etats Membres cette semaine entrera en vigueur le 1er janvier 2022. Elle contient d'autres modifications notamment la classification du "comportement sexuel compulsif" en tant que trouble mental. Le jeu vidéo est par ailleurs reconnu pour la première fois comme une dépendance et classé parmi les addictions comme les drogues. Enfin, la nouvelle liste des maladies supprime le transgenrisme de la catégorie des troubles mentaux et le place dans le chapitre consacré à la santé sexuelle.